720 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire suite au violent séisme qui a frappé l’Équateur, le 16 avril dernier. Nos équipes travaillent actuellement dans la province de Manabi, l’une des plus touchées. Nous avons également recueilli les témoignages des populations, traumatisées par le choc et effrayées devant l’ampleur du travail de reconstruction qui les attend.

L'association CARE aide les victimes du séisme
Des centaines de milliers de personnes ont été affectées par le séisme en Equateur © 2016/ Brendan Bannon pour CARE

Les populations affectées ont besoin d’aide

« Nous nous sentons de plus en plus seuls. Et demain, ça sera pire car nous n’aurons plus de nourriture et plus de travail pour y remédier », explique Fernando, 40 ans, qui vit dans la ville dévastée de Jama.

Durant la journée, des personnes se tiennent le long des routes : nombreux sont ceux qui espèrent recevoir de l’aide. Nos équipes se concentrent aujourd’hui sur l’apport d’une aide de première urgence.

Des milliers de familles dorment dehors

Plus de 29 000 personnes ont perdu leur maison et dorment dehors, dans des abris de fortune installés le long des routes ou dans la nature.

« Lors du tremblement de terre, je suis tombé de mon fauteuil roulant et c’est ma famille qui m’a entraîné dehors. Aujourd’hui, la terre continue de trembler. Nous avons peur. Nous ne retournerons pas dans notre maison tant qu’il y aura des répliques. Nous avons fabriqué une tente de fortune, en face de notre maison. Ma femme et moi dormons là depuis deux semaines », raconte Lucho, 70 ans.

Nos équipes ont déjà distribué 500 kits d’abris d’urgence contenant des matelas et des moustiquaires. Des kits d'hygiène, contenant du savon, des lingettes et des produits anti-moustique, ont également été distribués.

La semaine prochaine, CARE va distribuer du matériel pour aider les populations à déblayer les débris ainsi que de la tôle et des kits cuisine. Nous devrions répondre aux besoins de 5 400 personnes dans les semaines à venir.

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Lucho et sa femme vivent dans un abri de fortune depuis deux semaines © 2016/ Brendan Bannon pour CARE

L’ampleur des dégâts est considérable

« Les dégâts les plus importants ont eu lieu dans les centres urbains, ce qui complique la reconstruction. Il est plus facile d’aider les populations rurales à reconstruire des maisons plus solides qui pourront mieux résister à d’autres chocs. En effet, ces populations reconstruisent elles-mêmes avec les matériaux à leur disposition, comme du bois. Dans les villes, il sera plus difficile d’assurer des standards de sécurité car les acteurs qui vont intervenir seront plus nombreux. Le plus souvent, ce ne sont pas les tremblements de terre qui tuent mais les bâtiments en béton », explique Bill Finn, l’un de nos experts en abris, déployé en urgence en Équateur.

Nous savons que la période de reconstruction va être longue : entre 3 à 5 ans pour une catastrophe de cette ampleur.

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Le centre ville de Canoa dans la province de Manabi © 2016/ Brendan Bannon pour CARE

Les populations sont traumatisées : elles ont peur à chaque nouvelle réplique

Plus de 700 répliques ont été ressenties suite au séisme du 16 avril.

« La vie est vraiment difficile maintenant. Les gens sont déprimés suite à la disparition des membres de leur famille tués lors du tremblement. Ils ont peur des répliques, sans compter que nous avons perdu nos sources de revenus », explique Ramona, 72 ans.

CARE va soutenir les familles à redémarrer des activités génératrices de revenus.

Les enfants sont particulièrement choqués. Ils ne peuvent pas retourner à l’école car 280 institutions scolaires ont été détruites. 

« Ma fille ne cesse de me demander si ses amis, dont la famille a tout perdu, vont bien. Elle est très inquiète. La nuit, elle ne dort pratiquement pas. Elle se réveille en sursaut, en criant et pleurant. Son école a été totalement détruite. Avant, elle sortait pour jouer avec ses amis. Aujourd'hui, elle est toute la journée assise à la maison. Nous avons besoin d’aide. Il faudrait qu’un psychologue vienne dans notre ville pour aider les habitants. L'autre jour, j'ai entendu un enfant dire que la situation était comme un film d'horreur  », témoigne Fernanda, qui vit à Canoa.

CARE va apporter un soutien psychologique pour aider les populations à se remettre du traumatisme. Nos équipes vont notamment mettre en place des activités psychosociales et récréatives à destination des enfants pour leur apporter un soutien spécifique.

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La fille de Fernanda fait des cauchemars suite au séisme. © 2016/ Brendan Bannon pour CARE