Vingt-cinq parlementaires de tous horizons ont interpellé le gouvernement en faveur d’une augmentation de l’aide publique au développement à partir de 2017. Ils demandent le respect des engagements internationaux pris par la France dès les années 1970 et réitérés par François Hollande en mai 2016.

Des parlementaires et l'association CARE demandent une aide publique au développement plus ambitieuse

Aide publique au développement : une tendance à la baisse depuis 2011

La France, à l’instar d’autres pays développés, s'est engagée à consacrer 0,7% de son RNB (Revenu National Brut) à l’aide publique au développement. Mais cet engagement est bien loin de se concrétiser : depuis 2011, l’aide publique au développement (APD) ne cesse de baisser.

Les derniers chiffres de l’APD confirment cette évolution préoccupante. En 2015, l’APD française stagne à 0,37% du RNB, soit une baisse de 0,13% par rapport à 2010. 

L'aide publique au développement : une nécessité pour faire reculer la pauvreté

Chaque baisse de l'APD impacte la vie de millions de personnes en termes d'accès à l'eau, à la santé, à l'éducation et à la nourriture. L'APD est indispensable pour permettre aux populations les plus vulnérables de sortir de la pauvreté et de s'adapter aux impacts du changement climatique. En ce sens, elle est un outil essentiel pour le financement de l’Agenda 2030 pour le développement durable, adopté aux Nations unies en 2015. 

Les femmes, particulièrement touchées par la pauvreté mais aussi premières actrices du développement, doivent être incluses dans une politique d’aide ambitieuse. Afin de rendre l’APD plus efficace, il est nécessaire d’axer plus de financements vers des projets d’autonomisation des femmes et d’égalité des sexes. Il faut aussi intégrer cette problématique de manière transversale dans l’ensemble des projets d’aide. En 2014, seul 0,43% des projets soutenus par l’APD française, et examinés selon le marqueur genre de l’OCDE, avait un objectif principal dédié à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

Une mobilisation parlementaire en faveur de l’APD

Face à ce constat, CARE France et 25 parlementaires, sénateurs-trices et député-e-s, se mobilisent ensemble pour demander au gouvernement français de faire preuve d'une plus forte volonté politique. Ils demandent une augmentation de l’aide publique au développement, à la hauteur des besoins identifiés sur le terrain. 

Ils appellent le gouvernement à : 

  • Permettre, dès le budget 2017, une aide publique au développement ambitieuse et promouvant l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;
  • Atteindre l’objectif de 0,7% du RNB dédié à l’APD, majoritairement sous forme de dons ;
  • Augmenter de manière régulière le budget de la mission APD de 10% par an jusqu’en 2022 ;
  • Flécher de manière prioritaire 50% de l’APD vers les pays les moins avancés d’ici 2022.

Cet appel a été envoyé à François Hollande, président de la République ; à Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics ; à Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères ; à Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, et à André Vallini, secrétaire d’État chargé du Développement et de la Francophonie.

Liste des parlementaires signataires :

  • Danielle AUROI, députée du Puy-de-Dôme
  • Jean-Luc BLEUNVEN, député du Finistère
  • Alain BOCQUET, député du Nord
  • Pascal CHERKI, député de Paris
  • Jean-Pierre DECOOL, député du Nord
  • Michelle DEMESSINE, sénatrice du Nord
  • Cécile DUFLOT, députée de Paris
  • Geneviève GAILLARD, députée des Deux-Sèvres
  • Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, sénatrice des Français établis hors de France
  • Brigitte GONTHIER-MAURIN, sénatrice des Hauts-de-Seine
  • Benoît HAMON, député des Yvelines
  • Mathieu HANOTIN, député de Seine-Saint-Denis
  • Chaynesse KHIROUNI, députée de Meurthe-et-Moselle
  • François LONCLE, député de l’Eure
  • Jean-François MANCEL, député de l’Oise
  • Didier MANDELLI, sénateur de la Vendée
  • Philippe NOGUÈS, député du Morbihan
  • Bertrand PANCHER, député de la Meuse
  • Monique RABIN, députée de Loire-Atlantique
  • Jean-Luc REITZER, député du Haut-Rhin
  • Maina SAGE, députée de la Polynésie française
  • François SCELLIER, député du Val d’Oise
  • Pascal TERRASSE, député de l’Ardèche
  • Jean-Marie TÉTART, député des Yvelines
  • Philippe VITEL, député du Var