En amont de la réunion organisée en soutien à la réponse aux impacts d’El Niño et du changement climatique à New York mardi 19 juillet, CARE appelle la communauté internationale à agir immédiatement afin de renforcer l’aide humanitaire d’urgence.

Le dernier El Niño a frappé avec une violence inégalée et son impact affecte désormais plus de 60 millions de personnes, laissant des millions d’entre elles dans le besoin urgent d’assistance. À ce jour, on constate un écart de 2,5 milliards de dollars entre la somme nécessaire pour les pays affectés et celle qui a été apportée par les bailleurs institutionnels.

« La communauté internationale doit cesser de fermer les yeux. Nous devons agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. El Niño peut être perçu comme un phénomène abstrait et technique mais, pour des millions d’individus, ses effets sont très concrets. Des gens n’ont rien d’autre à manger que des herbes sauvages, les enfants vont se coucher en ayant faim et nombreux sont ceux qui sont laissés sans assistance », explique Emma Naylor-Ngugi, directrice régionale pour l’est et le sud de l’Afrique.

Le sud de l’Afrique, l’une des régions les plus affectées, traverse actuellement la pire sécheresse connue en 35 ans, après deux mauvaises saisons des pluies consécutives dues à El Niño. Dans cette région, près de 40 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire, dont 23 millions qui ont un besoin urgent d’aide humanitaire. 2,7 millions d’enfants sont victimes de malnutrition aiguë sévère.

« Nous avons l’expertise pour aider ces gens à survivre et à renforcer leur résilience face aux chocs à venir. Les bailleurs doivent prendre conscience de l’urgence de la situation et octroyer aux organisations les fonds nécessaires afin que nous puissions fournir l’aide et la nourriture dont ces personnes ont besoin. Nous ne pouvons attendre que de nouvelles images d’enfants affamés choquent le monde », ajoute Emma Naylor-Ngugi.

Au Mozambique, près de 2 millions de personnes se battent pour survivre face aux impacts de El Niño.
© 2016 Adérito Bie / CARE

Les organisations humanitaires, celles des Nations unies et les gouvernements ont intensifié leur réponse d’urgence, ont travaillé avec les communautés et les préparent depuis plusieurs mois au pic d’insécurité alimentaire prévu d’octobre à mars 2017. Si El Niño a atteint son pic, ses impacts négatifs en termes de sécurité alimentaire, de vivres, de santé, de nutrition, d’eau et d’hygiène ne cessent de croître.

L’événement de New York réunira les pays affectés, les partenaires-clés de développement et d’intervention humanitaire afin d'examiner les conséquences humanitaires, économiques et sociales d’El Niño. CARE appelle tous les acteurs impliqués à attirer l’attention sur les liens entre El Niño et le changement climatique. Les bailleurs internationaux ont besoin de financer des stratégies visant à atténuer les risques et à renforcer la résilience face aux futurs chocs. Il est urgent de trouver des soutiens durables afin d’aider les populations à surmonter cette crise, lorsqu’elle sera derrière elles et de garantir à plus long terme une aide qui mettra fin au cycle de pauvreté et d’insécurité alimentaire.

« Nous savons qu’il y aura encore plus de sécheresses et d’inondations dans les mois et les années à venir. Nous ne pouvons permettre qu’elles entament les objectifs de développement et qu’elles accentuent les souffrances des populations », conclut Emma Naylor-Ngugi.