Après l'annonce de la cessation des hostilités à Alep et de l'évacuation des civils, CARE appelle à la fin des combats et à la protection des civils dans toute la Syrie.

C’est avec soulagement que nous apprenons l’annonce d’une cessation des hostilités à Alep et l’évacuation des civils. Mais nous ne pourrons saluer cet accord que lorsqu’il sera mis en place. Nous sommes inquiets par le report des délais annoncés : les évacuations devaient débuter ce matin à 3h GMT et il a été reporté, au cours de la matinée, une reprise des bombardements.

Aussi, nous ne pouvons oublier qu’il est déjà trop tard pour les plus de 500 civils qui ont été tués à Alep depuis mi-novembre. Les parties au conflit ne devraient pas attendre un tel niveau d'atrocité pour garantir la sécurité des civils, qu’ils choisissent de rester chez eux ou de fuir. Cette situation est tout à fait inacceptable, alors que tous les efforts internationaux déployés au sein du Conseil de sécurité de l’ONU ont été bloqués par la Russie.

Le monde entier a été témoin de la tragédie des habitants d'Alep, incapable de faire quoi que ce soit. Nous ne pouvons pas accepter le désespoir de ces gens qui ont multiplié les appels pour être sauvés. Nous ne pouvons pas oublier leurs messages d'adieu et leur indignation face à l’impuissance de la communauté internationale pour arrêter ce massacre.

Nous restons très inquiets quant à la sécurité et au respect du droit des civils restés à Alep et des personnes évacuées. Ils ne doivent pas faire l'objet de représailles de la part des forces armées. Pourtant, de nombreux cas d'arrestation, de détention et de disparition de civils ont été reportés au cours des derniers jours. CARE demande la présence d’observateurs indépendants pour assurer la sécurité des civils.

Hier, l'ONU a reconnu son échec face à la tragédie d’Alep. Nous ne pouvons pas laisser ce genre de catastrophe humanitaire se reproduire. Nous saluons la proposition française de réformer le Conseil de sécurité de l'ONU pour suspendre le droit de veto en cas de crimes de masse. Un ou deux pays ne devraient pas être en mesure d'arrêter toute action pour empêcher le meurtre de milliers de civils.

Ces violations flagrantes du droit international doivent cesser immédiatement. Toutes les parties au conflit, et en particulier les gouvernements de la Syrie et de la Russie, doivent être tenues pour responsables de tous les crimes commis pendant ce conflit.

CARE appelle à une cessation des hostilités non seulement à Alep mais dans toute la Syrie, au rétablissement de l'accès humanitaire à toutes les régions y compris celles assiégées. CARE continue également de demander une pression diplomatique pour négocier une solution politique. Il faut mettre fin à cette guerre qui a déjà causé la mort de 400000 personnes et déplacé 6,5 millions de personnes à l'intérieur du pays et 4,8 millions à l’étranger.

Nous ne pouvons pas laisser la population syrienne craindre pour son avenir. Certains Syriens ont déjà demandé à notre équipe : «Alep, aujourd'hui... Quelle autre ville, demain ? » Beaucoup ont peur de subir le même sort que les habitants d'Alep qui ont été massacrés par les bombes ou ceux de Daraya qui ont été évacués de force de leur ville. Tout ce que les Syriens demandent, c'est vivre en paix, chez eux.

Toutes ces atrocités doivent cesser IMMÉDIATEMENT !

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