Partout en Somalie, la sécheresse et la famine poussent des familles entières à migrer vers des camps improvisés pour se rapprocher des points d’eau. Découvrez le quotidien d’Hodan, 15 ans, Sirad, 60 ans, et Amina, 45 ans, qui tentent de faire face à cette crise d’une ampleur inédite. 

« A cause de la sécheresse, nous devons marcher sept heures pour trouver de l’eau. »

Au Somaliland, dans une région très affectée par la sécheresse, Hodan, 15 ans, et sa sœur Kawsar, parcourent de longues distances avec leurs chèvres pour trouver des points d’eau. Au total, elles marchent souvent 7 heures par jour, chargées de lourds jerricans remplis d’eau.

« Je voudrais aller à l’école, mais il faut que j’aide ma famille à survivre », explique Hodan.

Dans plusieurs régions du pays, la distance moyenne pour atteindre un point d’eau est maintenant de 50 km, contre 2 km avant la sécheresse. Hodan se rend trois ou quatre fois par semaine jusqu’à un puits amélioré par CARE. Ce puits, qui a été construit à un endroit stratégique, de la région de Sanaag, permet de fournir de l’eau à des milliers de personnes et à leur bétail.

L'association CARE apporte une aide humanitaire
© 2017 / CARE

« Les plus faibles ont dû rester derrière. »

« Je n’ai jamais connu une sécheresse aussi dévastatrice. L’année dernière, ma famille possédait plus d’une centaine de chèvres. Aujourd’hui, elles sont quasiment toutes mortes », explique Sirad, 60 ans.

En Somalie, on dit que, lorsqu’un éleveur perd sa dernière bête, il meurt. Espérant faire mentir ce dicton, Sirad, ses sept enfants et ses nombreux petits-enfants, font tout pour survivre à la sécheresse. Sans eau, ni nourriture, ils ont parcouru une quinzaine de kilomètres pour rejoindre un camp improvisé. Des centaines d’autres familles sont rassemblées autour d’un puits où il reste encore un peu d’eau.

« Ici, nos conditions de vie ne sont pas bonnes. Nous devons faire la queue pendant des heures avant de pouvoir puiser de l’eau qui n’est pas vraiment propre. Beaucoup d’enfants souffrent de maux de ventre ou de diarrhées. Et, comme il n’y a pas d’abri, des familles vivent sous les arbres. »

L'association CARE apporte une aide d'urgence en Somalie
© 2017 / CARE

« Nous mélangeons du papier et de l’eau, les animaux prennent cette mixture pour de la nourriture. »

Sur 6 des 30 vaches qu’Amina possède encore, l’une d’elle est allongée près d’un arbre, avec un récipient contenant du papier. 

« Nous mélangeons du papier avec l’eau, les animaux prennent cette mixture pour de la nourriture », explique Amina, 45 ans. « Il vaut mieux ça plutôt qu’ils aient l’estomac vide », ajoute-t-elle.

La nourriture qu’elle reçoit de CARE – blé, farine, riz, haricots, dattes, sucre, huile – suffit à Amina, son mari et leurs enfants. En revanche, c’est insuffisant pour le bétail.

« Aujourd’hui, nous avons besoin d’eau et de nourriture, mais demain… Nous aurons besoin de nouvelles bêtes et d’être formés à de nouvelles activités génératrices de revenus », explique Amina.

L'association CARE aide les populations victimes de sécheresse
© 2017 / CARE

CARE va aider 1,2 million de personnes en Somalie

CARE intensifie sa réponse en Somalie afin d’apporter une aide d’urgence à plus d’1,2 million de personnes dans les régions les plus affectées par la sécheresse : Sool, Sanaag, Bari, Awdal, Lower Juba et Banadir. Nos équipes apportent une aide en eau et nourriture et distribuent du matériel de première nécessité. Nous apportons également un soutien financier aux populations déplacées.