Suite à l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, et après l’évaluation de ses engagements en faveur du développement international tout au long de la campagne électorale, Action contre la faim, Action Santé Mondiale, CARE France et One font le bilan.

Des avancées notables

Passant de la note 1/10 à 8,5/10 à la fin de la campagne, le programme d’Emmanuel Macron en matière de solidarité internationale s’est précisé et clarifié, notamment par l’intégration de nos recommandations.

Nos 4 ONG se félicitent de l’évolution du programme d’Emmanuel Macron sur la thématique de l’aide publique au développement (APD). Emmanuel Macron s’est engagé à ce que le seul but de l'APD soit la solidarité et le développement international, via la lutte contre le changement climatique et l’action en faveur de la prospérité économique et l’égalité des chances, notamment à travers l’éducation, la santé et la promotion des droits des femmes dans le monde. Nous saluons également son engagement en faveur de la non-conditionnalité de l’aide à des politiques de retour des migrant-e-s, ainsi que celui de ne pas lier l’aide aux intérêts économiques des entreprises françaises.

De plus, Emmanuel Macron a précisé que l’APD irait prioritairement à destination de l’Afrique sub-saharienne, du Sahel, du Maghreb, des pays en crise et à l’espace francophone, ce à quoi nous adhérons au vu des besoins spécifiques de ces régions particulièrement touchées par la pauvreté et les inégalités. Nous saluons également la priorité qui est accordée dans son programme à l’éducation, la santé, la promotion des femmes et du développement durable, qui sont des domaines clés pour accompagner le développement des pays les moins avancés. 

Mise à l’agenda de la politique de développement lors de son mandat

Emmanuel Macron s’est engagé à faire du développement une priorité lors de son mandat en initiant une consultation de la société civile française dans le but de réviser la loi d’orientation et de programmation sur le développement et la solidarité internationale, notamment pour inclure une trajectoire d'augmentation vers les 0,7 % du revenu national brut alloués à l’APD. Nous veillerons à ce que la révision de cette loi mène à une réelle loi de programmation financière qui établisse pluri-annuellement les dépenses de l’État vers l’atteinte des 0,7 %. 

Un mandat important qui nécessite un véritable engagement financier d’ici 2022

Sur le plan financier, Emmanuel Macron s’est engagé à allouer 0,7 % du RNB (revenu national brut) de la France à l’aide publique au développement en 2025, avec un engagement intermédiaire de 0,55 % d’ici 2022. Nous saluons cette avancée mais nous regrettons que cet engagement n’ait pas été pris pour la prochaine mandature, repoussant l’échéance au quinquennat suivant. Nous notons également qu’Emmanuel Macron est prêt à envisager une hausse de la part de la taxe sur les transactions financières (TTF) destinée à l’APD. Cet engagement est nécessaire pour que la France porte une politique de développement ambitieuse et nos organisations prendront garde à ce que notre pays continue à défendre une TTF ambitieuse et solidaire aux niveaux national et européen.

Nos organisations veilleront également à ce que les engagements pris par le nouveau président de la République lors de sa campagne soient respectés durant le quinquennat, notamment à travers le suivi de la trajectoire financière pour atteindre l’objectif des 0,7 %. Nous demandons à Emmanuel Macron de s’engager à atteindre cet objectif d’ici 2022, soit à la fin de la mandature pour laquelle il a été élu. Nous veillerons également à ce que l’objectif de l’aide reste la lutte contre la pauvreté et le développement et que cette vision soit traduite au sein de la politique française de développement international, et portée aux niveaux européen et international. 

L'enjeu des législatives

Les futur-e-s parlementaires qui seront prochainement élu-e-s ont également un rôle primordial à jouer pour s’assurer que le développement ait une place centrale dans la politique étrangère de la France. Nous attendons des futur-e-s élu-e-s qu'ils/elles se mobilisent en faveur de la solidarité internationale, à l’occasion des moments-clés de l’activité parlementaire, notamment lors de l’adoption des budgets. 

Les député-e-s devront veiller au respect des engagements pris par Emmanuel Macron dès cet automne, à travers l’examen du texte quinquennal de finances publiques et l’adoption du projet de loi de finances 2018. Nous comptons donc sur le prochain gouvernement et les prochain-e-s parlementaires pour que ce nouveau quinquennat entérine une véritable progression des crédits pour l’APD et mette en place une politique de développement plus ambitieuse permettant de répondre aux besoins et enjeux actuels et, ainsi, d’atteindre les Objectifs de développement durable énoncés par les Nations unies.

Pour en savoir plus

Le comparateur de solidarité internationale de la présidentielle touche à sa fin avec l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République. 
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