Nadima vit dans le camp de déplacés et réfugiés de Berseve en Irak. Elle a su gagner le respect de sa communauté en devenant la première femme plombière du camp. Un témoignage recueilli par Maxime Michel, qui coordonne des programmes humanitaires au sein du réseau CARE, lors d’une mission en Irak. 

Nadima est volontaire pour l'association humanitaire CARE
© 2017 / CARE

Nadima a su gagner le respect de tous

Nadima n’aime pas rester assise à ne rien faire. Elle cherche toujours à s’occuper.

Elle est devenue la première femme plombière du camp de réfugiés de Berseve, au nord de l’Irak. Si son métier est traditionnellement considéré comme masculin, Nadima n’a aucun problème à prendre une clé à molette pour dévisser ces stéréotypes.

Aujourd’hui, tous ceux qui participent à la gestion du camp sont heureux de pouvoir compter sur elle. Nadima a su gagner le respect de tous.

«Je préfère être plombière plutôt qu’agricultrice. »

Nadima a grandi sans son père. C’est son oncle qui lui a enseigné à devenir habile de ses mains.

« À la maison, j’ai toujours tout réparé », dit-elle.

Pourtant, avant le conflit et les violences qui l’ont forcée à se déplacer, Nadima cultivait des tomates.

« Je préfère être plombière plutôt qu’agricultrice », précise-t-elle en souriant.

Nadima partage une petite tente avec sa mère et sa sœur.

Depuis quelques années, Nadima vit dans ce camp avec sa famille. Elle partage une petite tente avec sa mère et sa sœur. Aujourd’hui, elle reçoit une rémunération de 285 € par mois. Ce montant lui permet d’améliorer un peu leur quotidien en achetant nourriture, vêtements et médicaments. 

Le quotidien des réfugiés est très difficile car ils dépendent essentiellement de l’aide humanitaire qu’ils reçoivent. C’est l’un des sujets qui reviennent en boucle quand on parle avec les déplacés et réfugiés du camp de Berseve : « Tout ce qu’on veut, c’est travailler et faire vivre nos familles. Mais ce n’est pas toujours facile. » Plusieurs d’entre eux n’ont pas de permis de travail. Les ONG, telles que CARE, parviennent à fournir des emplois à quelques-uns au sein des camps. Car leur aide est très précieuse. Mieux que quiconque, ils connaissent le quotidien des autres déplacés et leurs besoins. 

La nouvelle activité professionnelle de Nadima a su faire son bonheur, mais aussi celui des siens. © 2017 / CARE

Nadima aime son nouveau travail. Elle en tire de la force et est désormais autonome.

« Tout le monde est ravi de voir une femme travailler. Je n’ai jamais eu d’expérience désagréable », dit-elle. Alors que la crise mondiale des réfugiés se poursuit, j’espère que les femmes comme Nadima pourront retourner vivre chez elles, en paix et en sécurité. En attendant, nous continuons de les écouter et de leur donner des moyens d’action. J’appelle la communauté internationale à en faire de même.