La guerre en Syrie, débutée il y a quatre ans, est devenue l'une des plus graves crises humanitaires de ces dernières décennies. Plus de 12,2 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une aide d'urgence, selon l'ONU. Ibrahim, 8 ans, témoigne des violences qui déchirent la Syrie et de l'extrême-précarité des conditions de vie de sa famille.

L'association humanitaire CARE vient en aide aux Syriens.
Ibrahim, 8 ans, témoigne des violences qui déchirent la Syrie et de l'extrême-précarité des conditions de vie de sa famille. © 2015 / CARE

Traumatisé par les violences

A 8 ans, Ibrahim n'aurait jamais imaginé perdre la parole aussi brutalement. La terrible peur suscitée par les violents bombardements, qui ont tué plus de 60 personnes de son quartier, a volé sa voix. Traumatisé, Ibrahim a quitté l'école après l'incident. Il ne voit plus ses amis qui n'arrivent plus à communiquer avec lui.

« Un violent affrontement a eu lieu dans la rue où nous vivions », se souvient la mère d'Ibrahim. « La violence et les bombardements étaient terrifiants pour les adultes, je ne parle pas des effets sur les enfants. Ibrahim a beaucoup pleuré ce jour-là. Il avait extrêmement peur et je n'arrivais pas le calmer. Depuis, il ne parle que très rarement et il est devenu trop craintif pour aller à l'école. »

Ibrahim est timide et se cache derrière sa mère lorsqu'il rencontre des étrangers. Sa voix est à peine audible: « Lorsque ma voix reviendra, je pourrai retourner à l'école. »

Il s'exprime comme un très jeune enfant. « Maman m'apprend l'alphabet... Mes amis savent beaucoup plus de choses que moi, moi je ne sais rien. »

Orphelin et déplacé

« Son père a été tué il y a plus d'un an lors des combats », raconte la mère d'Ibrahim. « Ibrahim a pleuré silencieusement sa mort. Il n'a plus parlé pendant très longtemps et il a perdu son appétit. Il ne mange toujours pas régulièrement. »

La guerre, les bombardements et la mort de son père ont contraint la famille d'Ibrahim à se réfugier dans un camp de déplacés.

« Je n'aime pas le camp... L'hiver n'est pas facile ici et j'ai froid », raconte Ibrahim. Sa voix s'éteint.

Ibrahim, comme beaucoup d'enfants syriens qui ont fui leur maison, rêve de retourner chez lui, de retrouver ses jouets et sa vie telle qu'elle était avant que le conflit n'éclate en Syrie.

CARE soutient les populations affectées par la guerre en Syrie

Au Moyen-Orient, CARE a fourni une aide d'urgence à plus de 290 000 personnes : 

  • En Syrie, CARE apporte une aide d'urgence aux populations affectées par les violences.
  • En Jordanie, CARE fournit un soutien financier d'urgence pour aider les réfugiés syriens à couvrir leurs dépenses de base (loyer, achat de nourriture et médicaments). CARE assure un soutien psychosocial et informe les réfugiés sur les soins de santé et soutien juridique/social dont ils peuvent bénéficier.
  • Au Liban, CARE fournit un soutien financier d'urgence aux réfugiés syriens et travaille avec les municipalités pour améliorer les réseaux d'approvisionnement en eau et les installations sanitaires destinées aux réfugiés et aux communautés hôtes.
  • En Egypte, CARE sensibilise les réfugiés syriens aux risques d'exploitation sexuelle et aux violences contre les femmes et les enfants.
  • En Turquie, CARE a distribué de la nourriture, des couvertures et des articles d'hygiène à près de 10 000 réfugiés de Kobané.
  • En Irak (Kurdistan), CARE apporte un aide aux déplacés.