Les conditions d’accueil des réfugiés en Europe sont inacceptables : CARE demande aux pays de l’Union européenne d’accueillir dignement et de protéger plus de réfugiés.

Une réponse politique insuffisante

Les 19 et 20 septembre dernier, la communauté internationale avait rendez-vous à New York pour deux sommets consacrés à la crise migratoire mondiale.

À l’heure actuelle, dans le monde entier, 65 millions de personnes sont déracinées : un chiffre sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Ces personnes sont déplacées à l’intérieur de leur propre pays, ont demandé l’asile dans un autre pays ou sont réfugiées. Leur fuite n’est pas un choix : dans un contexte de guerre, de persécution, c’est une question de survie.

Face à l’urgence et à l’ampleur de la situation, la réponse politique esquissée par les 193 pays membres de l’ONU est insuffisante. Le texte adopté le 19 septembre est une simple déclaration ; il ne comporte aucun engagement concret, ni objectif chiffré et n’aborde pas la répartition de l’effort d’accueil des réfugiés entre les pays.

De nombreux responsables politiques se cachent derrière le caractère inédit de la crise qui touche l’Europe. Mais comment les pays de l’Union européenne peuvent-ils se dire dépassés alors qu’ils n’accueillent que 6% des 21,3 millions de réfugiés dans le monde ? Soit un réfugié pour 1 000 habitants. Actuellement, des pays bien plus pauvres et vulnérables se montrent plus généreux : au Liban, le ratio est d’un sur quatre.

L’accueil par les pays développés : un devoir moral et une obligation légale

Il est urgent d’agir. Les États développés ne doivent pas se soustraire à leurs responsabilités. Il est inacceptable que la majorité des États membres de l’Union européenne monnaient l’aide au développement aux pays vulnérables contre des efforts supplémentaires de leur part sur l’accueil des réfugiés. 

Protéger les personnes dont la vie est menacée est non seulement un devoir moral, mais également une obligation au regard des conventions internationales.

Le 20 septembre, 50 pays se sont engagés à accueillir 360 000 réfugiés en 2017, soit le double par rapport à cette année. C’est un premier pas mais cette promesse ne va concerner qu’une infime partie des 21,3 millions de réfugiés répartis dans le monde. Quelques pays ont annoncé leurs intentions : la France a promis de réinstaller* ou d’accueillir au moins 10 fois plus de réfugiés qu’en 2015.

CARE lance une pétition : mobilisez-vous à nos côtés !

Mobilisons-nous pour appeler les gouvernements français et européens à assumer leurs responsabilités et à agir sans plus tarder en :

  • mettant en place des routes migratoires sûres pour garantir la protection des réfugiés ;
  • augmentant rapidement le nombre de places d’accueil
    respectant les engagements de soutien financier aux pays en développement qui accueillent plus de 80% des réfugiés dans le monde ;
  • protégeant les femmes et les filles des violences sexuelles et de la traite humaine.

* La réinstallation consiste à sélectionner et à transférer des réfugiés d’un pays où ils ont cherché une protection vers un pays tiers qui a, au préalable, marqué son accord pour leur octroyer un droit de séjour durable. Cette mesure offre une solution aux personnes qui ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine mais ne peuvent pas non plus bénéficier d’une protection suffisante ou de perspectives d’intégration locale dans le pays de premier accueil.

Notre pétition a été remise au gouvernement français

Le 20 janvier, Philippe Lévêque, directeur de CARE France, a remis à Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, la pétition lancée en novembre 2016. Vous étiez 26 739 signataires à nos côtés : merci !