Cécile a été contrainte de fuir son pays après avoir été violée par les hommes qui ont tué son mari. Maintenant réfugiée en Ouganda, elle a retrouvé espoir et aide d'autres victimes. Voici son histoire bouleversante.

En RDC, Cécile a été victime de violences sexuelles et a fui son pays.
Cécile et son bébé en Ouganda / ©CARE

Le viol comme arme de guerre

En République démocratique du Congo (RDC), de violents conflits inter-communautaires sévissent depuis plus de 20 ans et provoquent des déplacements de population importants, notamment dans les régions de l’est et du centre du pays. 

Dans de nombreux pays, les violences sexuelles sont utilisées afin de terroriser, d’humilier et d’anéantir les populations locales. Elles peuvent conduire à des grossesses non désirées, présentent des risques pour la santé et sont un traumatisme pour les victimes.

Cécile* est l'une d'entre elles. Alors qu’elle cultivait sa terre, elle fut agressée et violée par un groupe d’hommes. Ces mêmes hommes venaient juste de tuer son mari. Ils la laissèrent pour morte sur le bord de la route. 

Après un mois d’hospitalisation, les médecins lui annoncèrent qu’elle était enceinte de l’un de ses bourreaux. Persécutée par ces hommes, Cécile a été forcée de fuir son pays. 

« Je coupais les brindilles des arbres et mangeais des feuilles »

Pendant deux mois, enceinte, seule, sans nourriture ni eau potable, elle a marché des kilomètres dans la forêt pour atteindre l’Ouganda. À son arrivée dans le pays, elle fut transportée d’urgence à l’hôpital où elle donna naissance à son enfant. 

Cécile fait partie des près de 340 000 personnes qui ont fui la RDC afin d’échapper aux conflits armés qui y sévissent. Parmi ces réfugiés, 83% sont des femmes et des enfants

Grâce à un programme développé par CARE, Cécile aide maintenant d’autres survivantes de violences sexuelles. Le viol est un sujet tabou dans cette région du monde où les femmes sont souvent considérées comme responsables de leur agression et marginalisées. Cécile aide ces survivantes à traverser cette épreuve. 

« J'ai commencé à aider d'autres femmes, en leur disant de ne pas se laisser décourager par ce qui leur est arrivé », explique t-elle.

Grâce à ce travail de déculpabilisation des survivantes et de libération de leur parole, Cécile reprend petit à petit espoir en l’avenir : 

« J'espère qu'à l'avenir il y aura une vie paisible pour moi, mais aujourd'hui je me sens bien. »

* Le prénom a été modifié.

L'action de CARE contre les violences sexuelles

CARE agit partout dans le monde pour changer les normes sociales qui tolèrent les violences faites aux femmes. En Ouganda, CARE intervient dans le site de réfugiés de Kyangwali, notamment auprès des femmes et des filles victimes de violences à travers un soutien médical et psychologique. Nos équipes garantissent également un accès aux services essentiels : accès à l’eau et à l’assainissement, aux soins de santé et abris.