Le ministère de l’Economie et des Finances vient de publier le Projet de loi de finances (PLF) 2017 qui marquera cette année une légère hausse de près de 5 % des crédits de la mission Aide publique au développement (APD). Coordination SUD, dont CARE France est membre, s’en félicite mais regrette que cette hausse des crédits ne soit pas plus ambitieuse pour compenser le cumul des coupes que cette mission aura subi sans discontinuité depuis 2010.

Cette hausse ne suffit pas

Coordination SUD se félicite de l’inversion de la courbe du budget de l’APD, qui augmente de près de 5 % et atteint 2,62 milliards d’euros pour le PLF 2017. 

« Il s’agit de la première hausse des crédits depuis 6 ans ! », souligne Philippe Jahshan, président de Coordination SUD. « Cependant, ce geste arrive à la fin du quinquennat, ce qui rend plus incertaine son application en 2017. Surtout, cette relative bonne nouvelle ne saurait cacher les coupes répétées des dernières années pointant les incohérences de la politique française de développement et de solidarité internationale ». 

Des promesses non tenues

En 2015, la France ne consacre que 0,37 % de sa richesse nationale à l’APD, contre les 0,7 % promis devant la communauté internationale à maintes reprises. 

« Depuis 2010, les crédits de la mission APD ont diminué de 800 millions d’euros ! Avec la publication de ce nouveau Projet de loi de finances, le compte n’y est toujours pas ! » complète Grégoire Niaudet, chef de file de la commission APD et financement du développement de Coordination SUD et chargé de plaidoyer au Secours catholique–Caritas France. Et d’ajouter « Les ONG sont d’autant plus vigilantes car ces coupes de crédits destinés aux pays pauvres vont de pair avec un discours toujours plus porté sur des enjeux qui détournent l’aide vers d’autres intérêts, notamment la promotion des entreprises françaises à l’international ». 

Le Projet de loi de finances 2017, dernier de la mandature, doit résorber les coupes passées et redonner une orientation positive et ambitieuse à la politique française de solidarité internationale, pour tenir le cap des 0,7 % de richesse nationale pour l’APD.

En outre, Coordination SUD attend toujours un geste en matière de taxe sur les transactions financières conformément à l’annonce du président de la République, il y a quelques semaines, de vouloir consacrer plus de 50 % des revenus de cette taxe à la solidarité internationale, en addition à l’APD. 

L'association CARE demande une aide publique au développement plus ambitieuse

La France doit faire preuve de solidarité

Les ONG françaises attendent du gouvernement qu’il redresse la barre et refasse de la solidarité internationale une priorité en lui consacrant des moyens à la hauteur des enjeux et des troubles que le monde traverse. C’est une question de responsabilité, un devoir de solidarité ! D’autres pays l’ont fait avant elle, la France peut et doit y parvenir.

CARE est membre de Coordination SUD – Solidarité Urgence Développement. Coordination SUD est la coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale. Fondée en 1994, elle rassemble aujourd’hui près de 170 ONG, adhérents directs ou au travers de six collectifs (Clong-Volontariat, Cnajep, Coordination humanitaire et développement, Crid, Forim, Groupe Initiatives), qui mènent des actions humanitaires d’urgence, d’aide au développement, de protection de l’environnement, de défense des droits humains auprès des populations défavorisées mais aussi des actions d’éducation à la solidarité internationale et de plaidoyer.