Les dirigeants européens vont définir la politique européenne sur les migrations, ces 25 et 26 juin. Se contenter de prévenir les flux migratoires à destination de l'Europe ne conduira qu'à d'autres décès en mer. 5 ONG internationales appellent les dirigeants européens à traiter de toute urgence les véritables causes des déplacements forcés, à intensifier la réinstallation des réfugiés et leur offrir des alternatives sûres.

Jusqu'à présent, les discussions des États européens se sont limitées aux manières de prévenir et limiter l'arrivée de nouveaux réfugiés et migrants sur les côtes européennes.

« Nous avons assisté à trop de tragédies parce que les politiques européennes rendent pratiquement impossible la demande d'asile pour des réfugiés désespérés », déclare Jan Egeland, Secrétaire Général de Norwegian Refugee Council. « L'Europe lutte contre les trafiquants et la destruction de leurs bateaux, mais quelle est la solution pour ces milliers de réfugiés qui ont besoin d'une protection ? »

Aujourd'hui, le monde compte près de 60 millions de personnes qui ont fui les guerres et les persécutions - un chiffre jamais égalé - avec une augmentation des traversées d'une berge à l'autre de la Méditerranée qui coûtent de très nombreuses vies. Le nombre de traversées de migrants par bateau a augmenté de +114% durant les cinq premiers mois de l'année, par rapport à 2014*.

Aux portes de l'Europe, la crise au Moyen-Orient et en particulier le conflit syrien contribuent largement à cette crise mondiale des réfugiés. La majorité de celles et ceux qui traversent la Méditerranée viennent de Syrie ou d'Érythrée. En Syrie, plus de 12 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire urgente et près de 4 millions de Syriens ont fui vers les pays voisins. Les ONG déplorent l'absence de tout progrès politique vers une cessation des violences, et craignent une augmentation des déplacements de populations.

« Les leaders européens et mondiaux doivent immédiatement intensifier leurs efforts diplomatiques pour définir et faciliter un processus politique qui mettra un terme à la guerre en Syrie », déclare Gareth Price-Jones, chargé de plaidoyer humanitaire chez CARE International. « Ils doivent également accorder une aide humanitaire bien plus élevée afin de prévenir et répondre aux impacts dévastateurs de cette crise de longue durée en Syrie et dans les pays d'accueil des réfugiés. »

Les pays voisins de la Syrie ont fait preuve d'une générosité exceptionnelle vis-à-vis des réfugiés syriens, mais ils sont maintenant très affaiblis face à la pression économique de ces 4 millions de réfugiés. De trop nombreux réfugiés ne reçoivent pas l'aide humanitaire dont ils ont besoin, du fait d'un manque de financements internationaux. Moins de 25% des fonds demandés dans le cadre du plan de réponse régional pour les réfugiés ont été récoltés.

Le nombre de réfugiés syriens en Jordanie correspondrait à l'exil de la totalité des habitants du Danemark en France. Au Liban, 1 personne sur 4 est un réfugié syrien. Cela correspondrait à l'accueil de toute la population allemande aux Etats-Unis. Seuls 6% des réfugiés syriens ont demandé l'asile en Europe.

« Les dirigeants européens doivent prendre leurs responsabilités afin d'assurer la protection des réfugiés et migrants vulnérables », explique Jan Egeland. « L'Europe est à l'origine de la Convention internationale des réfugiés. Nous ne pouvons pas l'enterrer. »

Les Etats-membres doivent revoir à la hausse le nombre de réinstallation au sein de l'UE, tel que proposé par la Commission européenne, et envisager d'augmenter les admissions humanitaires et le nombre de regroupements familiaux.

*Source : UNHCR

ONG signataires :

  • British Refugee Council
  • CARE International
  • Médecins du monde Grèce
  • Norwegian Refugee Council
  • Un ponte per

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