Le phénomène climatique El Niño, à l'origine de sécheresses et inondations, menace 20 millions de personnes. CARE appelle les gouvernements à se préparer dès aujourd'hui afin d'anticiper et réduire les impacts des désastres climatiques à venir.

Les effets climatiques d'El Niño (sécheresse, inondations) peuvent engendrer une augmentation de la pauvreté et des déplacements de population
Le phénomène El Niño pourrait toucher 20 millions de personnes dans la prochaine décennie ©2015/CARE

La menace d'El Niño

Le phénomène climatique El Niño est de retour dans l'océan Pacifique. Il risque de causer de graves perturbations climatiques dans les prochaines semaines et mois. Ces impacts risquent d'être les plus graves de ces dernières décennies.

« Cette année, El Niño pourrait être plus important que l'épisode de 1998, affectant particulièrement les populations qui n'ont pas les moyens de faire face à ces anomalies et aléas climatiques extrêmes », averti Philippe Lévêque, directeur de l'ONG CARE France. « C'est un cercle vicieux qui renforce les situations de pauvreté, provoque des déplacements de populations, et peut être à l'origine de conflits. Cette situation augmente les besoins humanitaires. »

Des impacts climatiques multiples

El Niño engendre des bouleversements climatiques : certaines zones du globe reçoivent beaucoup de précipitations, d'autres aucunes. On observe également une plus grande fréquence de températures extrêmes, aussi bien hautes que basses.

Des îles du Pacifique Sud-Ouest en passant par l'Afrique et l'Amérique Latine, des épisodes prolongés de sécheresse menacent la sécurité alimentaire de dizaines de millions de personnes. En Ethiopie, le gouvernement estime que 4,5 millions de personnes auront besoin d'une aide alimentaire dans les prochains mois. Dans la région du Sahel, 25 millions de personnes souffrent déjà d'un accès limité aux ressources alimentaires.

Anticiper et se préparer aux catastrophes naturelles

« Les réponses d'urgence sont un pansement indispensable mais insuffisant », souligne Philippe Lévêque. « Il faut agir maintenant. Les gouvernements et les organisations humanitaires doivent avoir un temps d'avance pour prévenir et réduire les impacts d'El Niño avant que les tragédies ne frappent. »


Une collaboration active avec les institutions météorologiques permet la mise en place de systèmes d'alertes précoces. CARE incite les pouvoirs publics et les acteurs humanitaires à assurer un accès aux informations relatives aux évènements climatiques à venir et à leurs impacts potentiels pour les communautés à risques.

Il faut limiter le changement climatique

Le réchauffement climatique aggrave la situation des communautés les plus vulnérables. Il est nécessaire d'adopter une perspective de long terme. Lors de la conférence climat (COP21) qui se tiendra à Paris fin 2015, les gouvernements doivent se mettre d'accord sur un traité contraignant. L'objectif : limiter nos émissions de gaz à effet de serre en vue de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

« Les organisations humanitaires ne pourront pas répondre seules aux crises de grande envergure causées par le phénomène El Niño et le réchauffement climatique », insiste Aurélie Ceinos, chargée de mission climat pour CARE France. « Il faut des mesures pour atténuer et se préparer au changement climatique. Nos dirigeants politiques ont besoin de développer une vision à long-terme afin de s'attaquer aux causes fondamentales de la pauvreté, de l'inégalité sociale et des conflits. »

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