« Il reste trois jours de négociations pour changer la donne… Les ministres ne doivent pas rater ce rendez-vous », alertent les expertes climat de l’ONG CARE France. Voici leurs réactions :

Tout reste à faire

Les Etats ont reconnu ce midi n’avoir jamais été aussi près de la signature d’un accord. Et c’est vrai mais il reste encore beaucoup de choses à décider. Nous ne savons toujours pas vers quel accord nous nous dirigeons. Le texte contient encore de trop nombreuses options qui ne sont pas assez ambitieuses pour sauver les plus vulnérables, tels que les îles menacées par la montée des eaux ou les régions sahéliennes affectées par les impacts du changement climatique.

Le choix des ministres qui vont travailler, entre lundi et mercredi, peuvent encore changer la donne aussi bien en positif qu’en négatif. Il reste trois jours de travail avant que le texte ne passe entre les mains des juristes et traducteurs. A partir de ce moment, plus rien ne devrait se passer. 

Ce délai court ne doit pas être un prétexte pour réduire l'ambition des Etats. Certains éléments cruciaux restent encore à décider, tels que l’objectif de réduction des émissions, les financements post 2020 ou l’intégration des droits humains. 

Les droits humains restent entre parenthèse

La mention des droits humains et l’égalité de genre, essentielle pour assurer une réelle justice climatique, a été mise entre parenthèses dans l’article 2 du texte (qui définit l’objectif de l’accord). Or, ces principes ne sont pas négociables et doivent être ancrés dans l’accord.

Pas d'avancée sur la limitation du réchauffement climatique

La limitation du réchauffement climatique à 1.5°C doit être une ligne rouge pour les Etats. Chaque dixième de degré de réchauffement a des impacts désastreux sur les populations. Les rendements de riz, nourriture de base dans de nombreux pays, vont diminuer de 8% dans le cadre d’un réchauffement d’1,5°C. Ces pertes doubleraient (16%) en cas d’un réchauffement de 2°C. 

Le mécanisme de révision des réductions de gaz à effet de serre tous les 5 ans doit être absolument confirmé. Il faut une clause obligeant les Etats à revoir à la hausse leurs engagements pour dévier de la trajectoire actuelle qui nous mène vers un réchauffement de 3°C.

Un processus de négociations lent mais des progrès sur les pertes et dommages

Les négociations ont eu du mal à démarrer. Les pays en développement ont plusieurs fois critiquaient la lenteur des discussions. Les petits Etats ont également regretté la multiplication des réunions qui les empêchent de suivre toutes les négociations.

Mais si les négociations ont eu du mal à avancer durant les premiers jours, et que nous regrettons que beaucoup d’Etats soient restés campés sur leurs positions, des compromis importants ont eu lieu dans les dernières 24h. Pour exemple, l’importante avancée sur les pertes et dommages, point de discorde récurrent entre pays développés et pays en développement. Les propositions actuelles permettraient de passer d’un programme de travail à la mise en place de mesures concrètes ! Cependant, tout reste à jouer. Les ministres peuvent nous réserver des surprises.

Adaptation / pertes et dommages

Aurélie Ceinos a également commenté les parties du texte concernant l'adaptation ainsi que les pertes et dommages lors d'une conférence de presse organisée par les ONG françaises de solidarité internationale.

Contact médias

Nos équipes (francophones et anglophones) suivent les négociations au Bourget et sont disponibles pour toute demande d’interview. Contactez Laury-Anne Bellessa (sur le site du Bourget), Chargée des relations medias, +33 (0)6 24 61 85 37, bellessa@carefrance.org

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