« Parfois, les hommes, qui travaillent dans notre usine, demandent aux femmes combien leur coûterait un rapport sexuel avec elles. Ils pensent que c’est une blague. Ils en rigolent mais cela nous énerve », explique Sreynean, employée d'une usine de vêtements au Cambodge. Avec le soutien de CARE, son usine est en train de faire évoluer les mentalités afin de lutter contre le harcèlement sexuel.

L'association CARE défend les droits des femmes
Un atelier de sensibilisation contre le harcèlement sexuel organisée dans une usine par les équipes de CARE © 2015/CARE

Des formations pour lutter contre le harcèlement sexuel

« Les femmes de l’usine sont parfois choquées par les mots employés par leurs collègues masculins. Certaines ont du mal à travailler normalement, d’autres prennent des jours de congés quand elles ne se sentent pas à l’aise. Sans une politique claire contre le harcèlement sexuel, les responsables du personnel ont beaucoup de mal à résoudre ce genre de problèmes. Ils doivent parfois recruter de nouveaux employés quand le harcèlement pousse une femme à démissionner », explique le chef du personnel de l'usine où travaille Sreynean.

« Avant, nous essayions de parler à nos employés des comportements inappropriés. Cela se faisait de manière informelle. Ça n’a pas été très efficace. Avec l’aide de CARE, nous avons des messages précis à faire passer, et une politique claire sur notre lieu de travail. C’est plus facile de montrer à nos employés que ce genre de comportement n’est pas toléré dans notre usine. »

Dans un premier temps, CARE a organisé des formations aux équipes des ressources humaines sur la violence basée sur le genre. Nos équipes ont également soutenu la mise en place d’une politique contre le harcèlement sexuel.

L'association CARE lutte contre le harcèlement sexuel
© 2015/CARE

« On entend de moins en moins de commentaires déplacés »

Sreyneang, chargée de conformité dans l’usine, témoigne des impacts positifs de ces formations :

« J’ai mieux compris les violences basées sur le genre. Ces formations m’ont donné envie de lutter contre ce problème. Maintenant, nos responsables et tous les nouveaux employés sont informés sur les actions qui sont considérées comme du harcèlement. Nous leur expliquons que le harcèlement peut se traduire par des injures, des contacts physiques déplacés ou des messages écrits à caractère sexuel. Beaucoup d’employés sont surpris par le fait que l’abus verbal est aussi une forme de harcèlement. »

« Nous avons maintenant accroché des affiches pour faire comprendre que le harcèlement sexuel est intolérable. Et ça marche. On entend de moins en moins de commentaires déplacés », dit-elle. « Quand nos employés comprennent notre politique, ils savent que s’ils se comportent mal, ils devront subir les conséquences de leurs actes. »

En décembre dernier, l’usine a organisé plusieurs activités pour expliquer cette nouvelle politique contre le harcèlement sexuel. L’objectif était aussi d’encourager le personnel à se soutenir et à signaler d’éventuels cas de harcèlement.

« Nous voulons que nos travailleurs se respectent et se comportent de manière appropriée. Lorsque les gens ne sont pas en colère, ni fâchés, tout le monde dans l’usine est heureux. Et nos ouvriers travaillent mieux, notre production en est meilleure. C’est aussi dans l’intérêt de notre entreprise. »

L'action de CARE

En décembre 2015, les organisations CARE, ONU Femmes et d'autres ONG ont mis en place des séances de mobilisation contre le harcèlement sexuel dans les écoles, les usines ou les restaurants.

CARE a également travaillé avec les leaders communautaires et les responsables d’entreprises afin de ne plus tolérer le harcèlement sexuel et les violences sexuelles.

Cette campagne a remporté un vif succès à Phnom Penh.