Demain, mercredi 21 septembre, l’ONU organise une rencontre de haut niveau sur la ratification de l’Accord de Paris. Nos deux expertes, Aurélie Ceinos et Fanny Petitbon, vont suivre cet événement.

L'Union européenne est à la traîne

« La réunion de demain doit inciter les retardataires à déposer leurs instruments de ratification ou au moins à fixer une date précise pour le faire. Cette journée doit maintenir la dynamique initiée lors de la COP21 et réitérée le 22 avril dernier quand un nombre sans précédent d’États ont apposé leur signature à l’Accord de Paris.

Malgré la récente ratification de la Chine et des États-Unis, figurant parmi les principaux émetteurs de la planète, nous ne sommes qu’à mi-parcours. Une entrée en vigueur de l’Accord de Paris d’ici la fin de l’année serait pourtant un signal politique fort. 

Pour l’instant, seuls 28 États sur les 55 nécessaires ont ratifié l'accord. Ils représentent 39% des émissions de gaz à effet de serre sur les 55% requis. Une dizaine de pays, dont l'Argentine, l'Ukraine ou le Maroc, pourraient déposer demain leurs instruments de ratification. 

L'Union européenne qui se veut leader dans la lutte contre le changement climatique demeure, quant à elle, à la traîne. C’est pourtant aux pays historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre d’agir en priorité.

L’urgence est toujours là

L’année 2015 a marqué un pic des émissions de CO2 et des records de températures ont été battus depuis deux ans. Les États ne doivent pas attendre pour transformer leurs déclarations d’intention en actions concrètes, notamment en matière de politiques nationales et de solidarité internationale.

Cette rencontre se déroule à la suite des Sommets sur les réfugiés et en même temps que la réunion du comité exécutif du mécanisme de la CCNUCC sur les pertes et dommages qui traite de la question des déplacés climatiques. C’est l’occasion de rappeler que, chaque année, plus de 20 millions de personnes sont déplacées à cause des aléas climatiques. Et ce nombre va encore augmenter en raison des dérèglements climatiques. 

Signe d’une injustice climatique grandissante, ces déplacements sont principalement nationaux et régionaux. Ils pèsent avant tout sur les pays les plus vulnérables. Il est impératif que l’équipe spéciale qui travaille sur le thème des déplacés climatiques, dont la création a été actée à la COP21, soit constituée à Marrakech pour commencer à avancer sur cette question cruciale. »

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Repères

En décembre dernier, les Etats du monde entier ont approuvé un accord pour lutter contre le changement climatique. Cet accord vise notamment à limiter le réchauffement climatique sous le seuil de 2°C par rapport au niveau pré-industriel. Pour entrer en vigueur, ce texte doit être ratifié par 55 pays, qui doivent totaliser 55% des émissions de gaz à effet de serre.

Cet accord devrait entrer en vigueur en 2020. 

CARE rappelle que les Etats doivent agir dès maintenant si nous voulons éviter un point de non-retour et une catastrophe climatique.