Depuis 2013, la zone frontalière entre le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun est le théâtre d’une crise majeure. Des groupes armés multiplient les attaques et les exactions provoquant des déplacements massifs des populations locales. Baba Tcharirrou, 45 ans, a fui son village avec ses quatre enfants. CARE lui apporte un soutien financier et nutritionnel. 

CARE, association humanitaire, aide les populations déplacées au Tchad
© 2016 /CARE

« J’ai tout perdu »

 « J’ai tout perdu : ma maison, mon champ, mes chèvres et ma vache. Quand on a fui, j’ai réussi à mettre mes enfants en sécurité puis je suis retournée chez nous pour tenter des récupérer quelques affaires. J’ai réussi à prendre quelques casseroles et une natte. C’est tout », se désole Baba, arrivée dans la ville d’Amma il y a 9 mois avec ses quatre enfants de 2, 8, 10 et 15 ans.

« Mes enfants portent les vêtements qu’ils avaient le jour de notre fuite. Le t-shirt de mon fils est déchiré mais je n’ai pas de quoi lui en acheter un nouveau. »

Baba a reçu un soutien financier

Baba fait partie de 2 300 familles déplacées dans la région du lac Tchad, à l’est du pays, soutenues par CARE. Elle a reçu un soutien financier de 60 000 FCFA (soit 90€) afin de répondre à ses besoins les plus urgents. Baba a ainsi pu acheter de la nourriture, des produits d’hygiène, quelques semences pour planter autour de sa case et une chèvre.

« Je produis quelques céréales mais pas suffisamment pour être autosuffisante. Grâce à notre chèvre, mes enfants ont du lait à boire. Et j’espère que nous pourrons vendre les chevreaux qu’elle aura », explique Baba.  

L'association humanitaire CARE aide les personnes déplacées par les violences au Tchad
Baba et ses enfants vivent désormais dans cet abri de fortune, dans le site de déplacés d'Amma. © 2016 /CARE

Une aide nutritionnelle

Baba bénéficie également des conseils de nos experts pour pouvoir nourrir au mieux ses enfants. CARE aide les mamans à cuisiner des bouillies enrichies permettant de combler les besoins nutritionnel des plus jeunes.

Nos équipes mènent également des dépistages nutritionnels pour s’assurer de la bonne santé des enfants de moins de 5 ans. S’ils souffrent de malnutrition, CARE les oriente et les accompagne dans des centres de santé pour une prise en charge thérapeutique. 

Malgré des conditions de vie très précaires, Baba est soulagée que ses enfants soient à nouveau en sécurité :

« Dans mon village, je n’arrivais plus à trouver le sommeil. Je savais que nous étions en danger. Maintenant je dors mieux. » 

Un témoignage recueilli par Margaux Saillard, membre de notre équipe « urgences », lors d’une mission sur le terrain. 

CARE a déjà aidé 2 300 familles. Vous pouvez soutenir nos actions.

Ce projet va se poursuivre jusqu’en février 2017. Les distributions financières se sont achevées en septembre, à la fin de la période de soudure (période entre deux récoltes). CARE soutient désormais les déplacés à débuter des activités maraîchères pour subvenir à leurs besoins alimentaires.

Repères

Depuis 2014, un violent conflit fait rage entre des groupes armés et les troupes militaires nationales visant à les contrer dans la région du lac Tchad. 20 millions de personnes sont affectées par ce conflit qui se déroule dans quatre pays : le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun. Plus de 9 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire et 2,7 millions de personnes ont été contraintes de fuir.

Nos équipes, mobilisées au Niger, au Tchad et au Cameroun, interpellent la communauté internationale et demandent davantage de moyens pour apporter une assistance et une protection aux personnes déplacées et aux communautés d’accueil.