Le quotidien en Syrie devenu trop dangereux, elles ont tout quitté, avec leur famille. Vous nous avez confié vos messages, nous les avons fait voyager jusqu'à elles. Désormais exilées au Liban, découvrez les réactions d’Amina, de Reem et de Layal, à la lecture de vos mots.

En septembre dernier, nous vous avions proposé de nous confier vos messages de soutien destinés aux personnes ayant dû quitter la Syrie : vous avez été plus de 1000 à témoigner de votre solidarité, à diffuser chaleur et espoir. Un grand merci aux personnes qui ont participé !

Nous nous étions engagés à transmettre ces messages. C’est chose faite… En novembre, des membres de notre équipe se sont rendus au Liban pour aller à la rencontre de familles ayant dû fuir la Syrie et remettre vos messages.

La maison d’Amina a été bombardée. Enceinte, elle a dû s’abriter, avec ses quatre enfants, dans un camp de réfugiés et a attendu neuf mois avant de pouvoir rejoindre son mari au Liban. Ils tentent de s’habituer à cette nouvelle vie, loin de leurs proches, où tout est à reconstruire.

« J’espère que vous trouverez enfin refuge et paix », disait le message de Nathalie qu’accompagnait une photo de ses deux petites filles. C’est ce message que Reem a lu quand nous l’avons rencontrée : un moment particulièrement intense.

Reem rêve de rentrer en Syrie, dès que possible et de retrouver des conditions de vie dignes. Actuellement, les cinq membres de la famille vivent dans une pièce unique et exiguë. L’exil, les souvenirs emplis de violence, la condition de réfugiés : le présent est difficile.

Et si agir commençait par un simple message ? La réaction de Layal nous laisse à penser que notre intuition était juste : vos mots ont eu un réel impact. Prendre connaissance du message d’Ari, âgé de 8 ans, qui disait « Je sais qu'il y a la guerre en Syrie mais vous avez le droit de venir dans notre pays », l’a réconfortée.

La guerre en Syrie a fait voler la famille de Layal en éclats : une fille restée là-bas, une autre en Allemagne, père et fils en Suède et elle, avec sa petite dernière, au Liban. Ils rêvent d’être à nouveau réunis.

Aujourd'hui dans le monde, 65 millions de personnes sont déracinées. Parmi elles, de nombreux enfants, déscolarisés, psychologiquement abîmés ; des femmes, des hommes, qui ont tout laissé derrière eux. Leur avenir est lié au nôtre : nous sommes tous -EXIL-i-ÉS-.