Depuis deux ans, la guerre déchire la Centrafrique. Près de 180 485 personnes ont fui au Cameroun. Parmi elles, Aminatou. Traumatisée par les violences dont elle a été victime, Aminatou a été soutenue par CARE. Aujourd’hui, elle aide à son tour les réfugiés qui souffrent de troubles psychologiques.

CARE, association humanitaire, aide les populations déplacées au Cameroun
© 2016 /CARE

« La guerre m’a chassée de mon pays. »

Les conflits armés qui ont éclaté en Centrafrique en 2014 ont entraîné des violences inimaginables : massacres, viols. Aminatou et son mari tenaient une petite boutique d’alimentation quand des groupes armés sont arrivés dans leur village.

« Des hommes armés sont arrivés chez nous : ils ont pris en otages les enfants et les femmes. Les hommes, dont mon mari, ont été tués devant leur famille. Des soldats sont venus nous libérer et nous ont amenés près de la frontière avec le Cameroun », se souvient Aminatou.

Aminatou est arrivée au Cameroun en 2014. Elle vit désormais sur le site de réfugiés de Mbilé avec quatre de ses neuf enfants.

« La guerre m’a chassée de mon pays. Pendant les cinq premiers mois, je ne faisais que dormir. Je repensais à ce qui s’était passé en Centrafrique. Je n’étais pas tranquille, je vivais dans l’inquiétude et la tristesse. »

CARE apporte un soutien psychologique aux réfugiés

En 2015, Aminatou a bénéficié des activités psychosociales mises en place par CARE depuis 2014 : groupes thérapeutiques, causeries éducatives, activités manuelles.

« Quand j’ai intégré les activités du centre d’écoute de CARE, je me suis sentie libérée. Aujourd’hui, je suis de nouveau heureuse. Je me sens plus à l’aise. »

Aminatou s’est aussi engagée comme relais communautaire. Depuis neuf mois, elle sensibilise les réfugiés à la prise en charge des troubles mentaux. Elle a été formée par CARE pour identifier les symptômes des troubles psychologiques afin de référencer les réfugiés qui ont besoin d’une aide.

« Je me suis rendue compte que je pouvais aider les autres. Maintenant, je reçois une petite rémunération. Je suis contente car, ici, mes enfants vont à l’école. Et je cuisine des beignets de riz pour avoir un peu plus d’argent », se réjouit Aminatou.

Aminatou nous a confié qu’elle ne voulait pas rentrer en Centrafrique. Elle ne veut plus revivre les atrocités dont elle a été victime. 

Ce témoignage a été recueilli par Martha Granados, membre de notre équipe « urgence ».