La 61e session de la commission sur la condition de la femme (CSW61) organisée par l’ONU s’est déroulée du 13 au 24 mars dernier à New York. Malgré des avancées importantes en matière d’autonomisation des femmes inscrites dans les engagements des États des Nations unies, CARE s’inquiète des reculs sur la question des droits sexuels et reproductifs.

Des avancées-clés pour l'autonomisation économique des femmes

Le 24 mars, les États membres de l’ONU se sont engagés à « assurer la pleine et entière participation des femmes à l’économie », ainsi qu’à garantir leur accès aux postes de pouvoir : des conditions indispensables pour assurer un développement durable pour toutes et tous, selon les principes défendus par CARE.

Surreprésentation des femmes dans l’économie informelle, inégalités salariales, absence de normes sociales favorables : la commission, qui réunissait cette année 162 États, a rappelé les freins à l’accès des femmes au marché du travail.

La commission a également demandé aux États de s’engager pleinement à faciliter l’accès et le contrôle des ressources productives par les femmes, notamment par la création de services publics qui permettraient de mieux partager le travail domestique, encore largement assuré par les femmes.

CARE accueille favorablement la reconnaissance par les États membres de ces barrières à l’autonomisation économique des femmes. Exhortons-les désormais à mettre en place les politiques publiques qui favoriseront la promotion d’une meilleure répartition des ressources économiques entre femmes et hommes.

Intégration des hommes et lutte contre la changement climatique : deux facteurs favorables à l’émancipation des femmes

CARE se félicite de la reconnaissance par la commission de l’importance d’inclure les hommes et les garçons dans l’atteinte de l’égalité de genre et du fait qu’elle valorise leur rôle en tant qu’alliés dans la conquête de l’autonomisation économique des femmes.

Par ailleurs, la commission a également évoqué les conséquences spécifiques du changement climatique sur la situation des femmes et a rappelé l’importance pour les États de développer des stratégies d’adaptation intégrant le genre.

Après les déclarations d’intention, place aux actes !

Si l’adoption d’un texte commun répertoriant les engagements des États membres sur l’autonomisation économique des femmes constitue une réelle avancée, la montée des conservatismes dans plusieurs régions du monde est inquiétante.

Au-delà des alternances politiques, CARE condamne les atteintes au respect des droits des femmes et demande aux États membres des Nations unies d’adopter un discours et des réglementations qui respectent et promeuvent l’ensemble de leurs droits, y compris les droits sexuels et reproductifs. En effet, il est primordial de rappeler aujourd’hui que le respect de ces droits est un prérequis indispensable pour garantir l’autonomisation économique des femmes.

Le 15 mars dernier pendant la CSW61, le Panel de Haut Niveau des Nations unies sur l’autonomisation économique des femmes a publié un nouveau rapport intitulé « Leave no one behind » qui présente des exemples d’actions concrètes pour favoriser l’autonomisation économique des femmes, appelant les gouvernements, la société civile et les entreprises à les mettre en œuvre. L’exemple des AVEC (Associations villageoises d’épargne et de crédit) est cité dans ce rapport comme étant une bonne pratique à répliquer pour permettre l’inclusion financière des femmes.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter l’analyse (en anglais) de CARE sur ce nouveau rapport du Panel de Haut Niveau des Nations unies ici.