CARE, IRC, NRC, Oxfam, Save the children, cinq ONG internationales répondant à la crise syrienne commentent les conclusions de la conférence internationale sur la Syrie qui s’est tenue à Bruxelles les 4 et 5 avril. Si l’avenir du pays doit être envisagé dès maintenant, il faut, avant tout, garantir la paix et la protection des civils. 

Idlib rappelle qu’il est urgent de mettre fin aux atrocités répétées subies par les civils en Syrie.

L'attaque épouvantable d'hier contre les civils à Idlib montre l'horreur que vivent les Syriens depuis 7 ans et le mirage que constitue le cessez-le-feu actuel. Les Syriens ne peuvent pas se contenter des messages de préoccupation des gouvernements ou même de la condamnation de ce type d’attaque, il faut une enquête immédiate et impartiale sur cette affaire. Les responsables devront rendre compte de leurs actes.

Les promesses financières faites à Bruxelles semblent bien en-deçà de celles de la conférence de Londres, l’année passée.

L’an dernier, les gouvernements ont pris des engagements forts : des financements supplémentaires s’échelonnant sur plusieurs années, pour soutenir les réfugiés et les pays hôtes, voisins de la Syrie. La conférence de Bruxelles aurait pu être l’occasion de consolider ces engagements et d’apporter aux réfugiés la protection juridique dont ils ont besoin, davantage d’opportunités en matière d’éducation et d’emplois. Les gouvernements auraient pu accroître les financements humanitaires et de développement pour concrétiser ces actions. Cela n’a pas été le cas.

Cette conférence était également l’occasion pour les pays riches de démontrer leur solidarité et de partager les responsabilités en termes d’accueil des réfugiés, en augmentant notamment le nombre de réinstallations.

Aucune de ces décisions n’a été prise.

La société civile syrienne a été écartée de la conférence, aussi bien dans sa préparation que lors des discussions.

Les humanitaires syriens et les ONG syriennes délivrent aujourd’hui la majeure partie de l’aide humanitaire à l’intérieur du pays, le plus souvent au péril de leur vie et de celle de leurs familles. Si la nouvelle stratégie de l’Union européenne pour la Syrie reconnaît l’importance des ONG syriennes pour l’avenir du pays et les menaces qui pèsent sur elles, l’UE doit encore mettre en pratique ce qu’elle prêche. En ce sens, cette conférence a été une réelle occasion manquée.

Après des années de violents bombardements et d’affrontements meurtriers, la Syrie aura besoin d’un soutien important pour sa reconstruction.

La communauté internationale a abordé la question de l’avenir de la Syrie. Les délais et les modalités de la reconstruction sont d’une importance critique. L’aide internationale doit être conditionnée à la mise en place d’une solution politique, au respect des droits humains et à la protection d’une société civile indépendante. Sans ces conditions, toute mesure prise pour aider à la reconstruction risque de faire plus de mal que de bien.

Contacts médias présents à Bruxelles:

Laury-Anne Bellessa, CARE : 0033786004275 - bellessa@carefrance.org
Paul Donohoe, IRC : 0096181757175 - Paul.Donohoe@rescue.org 
Karl Schembri, NRC : 009627902 20159 - karl.schembri@nrc.no
Joelle Bassoul, Oxfam : 0096171525218 - jbassoul@oxfam.org.uk
Alun McDonald, Save the Children : 00962791799287 - alun.mcdonald@savethechildren.org