82 % des réfugiés syriens en Jordanie vivent sous le seuil de pauvreté, selon un nouveau rapport réalisé par l’ONG CARE. En cette journée internationale des réfugiés, CARE alerte sur la lutte quotidienne des réfugiés syriens pour leur survie et appelle la communauté internationale à développer une approche de l’aide sur le long terme.

L'association humanitaire CARE aide les réfugiés syriens en Jordanie
2017 / CARE

Les réfugiés syriens, de plus en plus dépendants de l'aide humanitaire

Les réfugiés syriens sont de plus en plus dépendants de l’aide humanitaire, qui est désormais la principale source de revenus pour 40 % d’entre eux (contre 33 % en 2016), selon le nouveau rapport de l’ONG CARE. Malgré les efforts de la communauté internationale et des autorités jordaniennes pour favoriser leur insertion, seul un réfugié sur cinq a un emploi. Le manque d’opportunités, l’obligation de signer un contrat d’un an afin d’obtenir un permis de travail ou le prix d’acquisition de ces permis sont autant d’obstacles à l’intégration économique des réfugiés.

« Les besoins de base (nourriture, logement, soins de santé) des réfugiés sont en moyenne supérieurs de 25 % à leurs revenus. La grande majorité ont dû s’endetter pour survivre (89 %), mais cela n’est pas suffisant. De plus en plus de familles syriennes sont expulsées de leur logement ou sont obligées de cohabiter dans un petit espace », déclare Eman Ismail, directrice du bureau de l’ONG CARE en Jordanie.

De plus en plus de Syriennes responsables de leur famille

Cette situation pèse également beaucoup sur les femmes qui sont financièrement responsables d’un tiers des familles syriennes réfugiées en Jordanie. Elles sont obligées de subvenir seules aux besoins de leur famille tout en s’occupant de leurs enfants et de leur maison. Or, très peu d’entre elles détiennent un permis de travail et les secteurs qui recrutent ne sont pas adaptés aux femmes.

« Beaucoup de Syriennes responsables de leur famille préfèrent travailler à domicile ou trouvent des emplois informels qui leur permettent plus de flexibilité, mais qui ne leur garantissent aucune sécurité ou protection juridique », alerte Eman Ismail. 

Il faut créer de nouvelles opportunités économiques pour les réfugiés

Pour l’ensemble des réfugiés syriens, la dégradation de leur situation est facteur de stress et de dépression. 23 % des réfugiés interrogés par CARE se sentent totalement impuissants et déclarent ne plus avoir envie de continuer de vivre. 

« Nous devons rapidement trouver des solutions de long terme pour permettre aux réfugiés syriens de subvenir à leurs propres besoins. Les ONG et les bailleurs internationaux doivent développer des approches de long terme et créer de nouvelles opportunités économiques pour les réfugiés », indique Eman Ismail. 

Note aux rédactions :


Cette étude a été menée auprès de 2 184 personnes syriennes et jordaniennes. Des entretiens ont également été réalisés avec des représentants du gouvernement jordanien et des membres des équipes CARE et d’autres ONG locales. Les entretiens ont été réalisés dans les gouvernorats du nord, où se trouve la majorité des réfugiés syriens vivant en dehors des camps (dont les villes d’Amman Zarqa, Irbid et Mafraq) et dans un gouvernorat sud (Karak).

Contacts médias :

Nos équipes basées en Jordanie sont disponibles pour tout commentaire.

Contactez Laury-Anne Bellessa, responsable des relations médias chez CARE France, bellessa@carefrance.org, 07 86 00 42 75

À propos de CARE :

CARE est un réseau humanitaire de lutte contre l’extrême pauvreté et de réponse aux urgences, créé il y a 70 ans. En 2016, CARE a soutenu 80 millions de personnes dans 94 pays.

L’ONG CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 2,5 millions de personnes en Syrie et dans les pays voisins.