Après deux ans de guerre, beaucoup de familles yéménites n’ont plus de quoi manger ou les moyens de faire soigner. Or, une sévère épidémie de choléra frappe actuellement le Yémen : 240 000 personnes ont déjà été infectées. Découvrez le quotidien du personnel médical et des patients de l’hôpital Aljomhuri.

L'association CARE apporte une aide d'urgence au Yémen
« Mes fils n’ont pas d’emploi. J’assume seul toute ma famille. Je devais choisir entre nourrir ma famille et me faire soigner. Alors, j’espérais guérir sans une aide médicale. » © 2017 / CARE

Pour le personnel de l’hôpital Aljomhuri, ces dernières semaines ont été épuisantes.

Hôpital Aljomhuri dans le gouvernorat d’Hajja. Dans un couloir bondé de l'unité d'isolement des malades du choléra, les médecins passent d'un lit à l'autre. Les infirmières courent dans tous les sens pour essayer de soigner l’ensemble des patients. Elles espèrent qu’aucun nouveau cas n’arrivera cet après-midi. Depuis plusieurs mois, le Yémen est confronté à une sévère épidémie de choléra. Et le gouvernorat d’Hajja compte le taux le plus important de personnes infectées.

Pour le personnel hospitalier, ces dernières semaines ont été épuisantes et la pression ne redescend pas. Au milieu des moniteurs obsolètes et des rangées de perfusion, des gémissements se font entendre. Des enfants, des hommes, des femmes, des personnes âgées attendent désespérément de voir un médecin. 

Parmi eux, Ahmad, 55 ans. Son fils l’a amené en urgence. Ahmad avait perdu connaissance après avoir passé cinq jours à lutter contre le choléra. Parce qu’il a attendu trop longtemps avant de se rendre à l’hôpital, il souffre désormais d'une infection des reins.

« Nous avons besoin de solutions au-delà de la prévention et du traitement des infections. »

« Cette épidémie de choléra est le symptôme d'une crise complexe. L’effondrement du système de santé et l'accès limité à l'eau potable sont autant de défis pour lutter efficacement contre la propagation de la maladie. Nous avons besoin de solutions au-delà de la prévention et du traitement des infections », explique Wael Ibrahim, directeur du bureau CARE au Yémen.

À cause de la guerre, la moitié des centres de santé du pays sont fermés ou ne fonctionnent que partiellement. Ceux qui sont toujours opérationnels ont besoin de ressources supplémentaires pour soigner les patients. Partout dans le pays, la plupart du personnel soignant n’a pas été payé depuis des mois. 

Des familles obligées de choisir entre l’achat de nourriture et les frais d’hospitalisations.

Après deux ans de guerre, le Yémen est affecté par l’une des plus graves crises humanitaires du monde. Des millions de Yéménites ont perdu leurs sources de revenus. Beaucoup de familles n’ont plus de quoi manger ou les moyens de faire soigner. 17 millions de personnes sont aujourd’hui menacées par la famine.

« Je n’avais pas d'argent pour payer les frais de transport pour me rendre à l’hôpital ainsi que les frais d’hospitalisation », explique Ahmad. « Mes fils n’ont pas d’emploi. J’assume seul ma famille. Je devais choisir entre acheter de la nourriture et me faire soigner. Alors, j’espérais guérir sans une aide médicale. »

« Les Yéménites ne devraient pas être forcés de choisir entre des besoins tout aussi vitaux : se nourrir ou se faire soigner. Nous appelons la communauté internationale à soutenir la réponse humanitaire car à ce jour, seuls 30% de l’appel de l’ONU pour le Yémen ont été financés. Il faut également soutenir une solution pacifique au conflit, et ce de toute urgence », déclare Wael Ibrahim.

CARE apporte une aide d’urgence

Nos équipes ont déjà soutenu 2 millions de personnes au Yémen. CARE soutient des centres de santé pour pallier l’effondrement des infrastructures médicales et sanitaires. Nos équipes assurent également un accès à de l’eau potable et à des infrastructures d’assainissement.