Une femme sur cinq, au Cambodge, a déjà été victime de violences physiques et/ou sexuelles au cours de sa vie. Mais seule la moitié d’entre elles ont reçu les soins adéquats. CARE travaille avec des sages-femmes pour s’assurer que les patientes reçoivent l’assistance dont elles ont besoin. Voici le témoignage de l’une de ces professionnelles de santé, Srey Mao. 

L'association CARE aide les femmes victimes de violences
© CARE

« Nous ne savions pas comment interroger nos patientes sur des sujets aussi personnels. »

Srey Mao est sage-femme à Phnom Penh. Son travail ne se limite pas aux accouchements. En plus des nombreux soins qu’elle dispense, Srey Mao est l’une des premières professionnelles de santé à aider les femmes, victimes de violences physiques.

« Je me rappelle de l’une des patientes régulières du centre de santé où je travaille. Elle arrivait souvent le visage couvert de bleus et de plaies », raconte Srey Mao. « Nous craignions qu’elle ressente de la honte si nous commencions à lui demander d’où venaient ses blessures. De plus, nous ne savions pas comment interroger nos patientes sur des sujets aussi personnels. »

Depuis plus d’un an, CARE forme des professionnel-le-s de santé à reconnaître les blessures pouvant indiquer qu’une femme a été victime de violences et sur la façon d’aborder les patientes. Nos équipes soutiennent actuellement 17 centres de santé et 4 hôpitaux

Srey Mao aide les femmes à sortir de situations de violences.

« Après la formation, j’ai gagné en confiance. Je savais comment identifier les victimes de violences et comment leur parler. J’ai appris, par exemple, qu’il vallait mieux entamer cet échange dans une salle de consultation privée. Maintenant, je sais comment soigner les blessures de ces femmes et quels conseils leur apporter. Nous les orientons ensuite vers d’autres services médicaux et juridiques adaptés », témoigne Srey Mao.

« J’ai récemment examiné une femme que son mari battait. Elle voulait divorcer. J’ai pu la renseigner sur les procédures à engager. Je lui ai fait un certificat de santé et je l’ai dirigée vers les autorités locales. Nous devons aider ces femmes à se protéger et à reprendre le contrôle de leur vie. »