Du 13 au 16 mars, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) se réunit à Paris. Cette réunion ouvre le bal d’une série d’échanges diplomatiques sur le climat qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. L’objectif est clair : les États doivent en faire plus pour lutter contre le changement climatique.

1,5°C ou 2°C de réchauffement : quelles différences ?

Lors de la COP21, la communauté internationale s’est engagée à contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, voire si possible 1,5°C d’ici la fin du siècle. Ce demi-degré est littéralement une question de survie pour des centaines de millions de personnes à travers le monde :

  • Les récoltes de blé connaîtraient une baisse de 9% dans un scénario à 1,5°C contre une baisse de 16% dans un scénario à 2°C.(source : CarbonBrief)
  • La diminution des ressources en eau potable passerait du simple au double entre 1,5°C (-9%) et 2°C (-17%) de réchauffement climatique. (source : CarbonBrief)

Plus grave, pour l’instant le manque d’efforts des États place la planète sur une trajectoire de réchauffement de plus 3°C. C’est pourquoi, 2018 doit marquer une hausse rapide et ambitieuse des actions climatiques !

Parmi les principaux travaux à l’agenda du GIEC cette année figure la publication en octobre prochain d’un rapport spécial sur les impacts d’un réchauffement de 1,5°C. Ce rapport est en cours de rédaction et de relecture par des centaines d'experts venant du monde scientifique, gouvernemental ou de la société civile. Il devrait jouer un rôle central dans les réflexions sur l’action des États.

#StepUp2018: passer à la vitesse supérieure !

Les trois dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées et la température de la planète a augmenté de plus d’1°C depuis l’ère pré-industrielle. Si nous maintenons notre rythme actuel d’émissions de gaz à effet de serre, le budget carbone - c’est-à-dire le volume global d’émissions à ne pas dépasser pour rester sous les 1,5°C - sera épuisé d’ici 4 ans. Il n’y a donc plus une minute à perdre !

Tout au long de l’année, le processus du dialogue de Talanoa piloté par la présidence fidjienne de la précédente conférence internationale sur le climat, la COP23, va inciter les États à en faire plus. Grace à un espace d’échange entre les gouvernements, ONG, entreprises, instituts de recherche, l’objectif est de créer un effet d’entraînement vers plus d’ambition et d’action.

L’urgence est de :

  • réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre,
  • d’investir massivement dans les énergies renouvelables,
  • de renforcer les capacités d’adaptation des populations les plus vulnérables.

La mise en place rapide d’actions climatiques ambitieuses et respectueuses des droits humains permettra d’assurer un développement durable au plus grand nombre.

Dates clés des échanges internationaux sur le climat :

  • 30 avril au 11 mai : prochaine session de négociations intermédiaires à Bonn. Elle permettra de prendre le pouls sur les principaux dossiers de cette année clé pour la lutte contre le réchauffement climatique.
  • 8 et 9 juin : G7 au Canada
  • 28 et 29 juin : Conseil européen et vote du paquet énergie climat
  • 12 au 14 septembre : Sommet de l’action en Californie
  • Octobre : publication d’un rapport spécial sur les impacts d’un réchauffement de 1,5°C. Il devrait jouer un rôle central dans les réflexions sur l’action des États.
  • 30 novembre au 1er décembre : G20 en Argentine
  • 3 au 17 décembre : COP 24 à Katowice en Pologne