Dès lundi et pour les deux prochaines semaines, gouvernements, syndicats et entreprises du monde entier se réunissent pour décider d’adopter ou non la toute première convention internationale contre les violences et le harcèlement au travail. Plus de 120 000 personnes se sont mobilisées à nos côtés pour réclamer la fin de l’impunité dans le monde du travail.

L'association CARE se mobilise contre les violences au travail

À ce jour, aucune loi internationale n’interdit les violences au travail.

Dans le monde, près d’une femme sur deux est victime de harcèlement sexuel au travail. L’absence de loi contre les violences au travail dans certains pays, l’indifférence et l’impunité dans d’autres rendent les femmes du monde entier vulnérables. C’est pourquoi, il est essentiel de soutenir l’adoption de la toute première convention internationale contre ces abus.

Pourtant, c’est bien loin d’être gagné. À l’heure actuelle de nombreux pays, y compris au sein de l’UE comme la Pologne, l'Allemagne ou l'Espagne ne sont pas en faveur d’une telle convention. Le patronat au niveau mondial ainsi qu’en France n'est pas en faveur d’une norme internationale contraignante.  

« Il est primordial de combler le vide juridique existant et d’adopter cette première convention internationale pour lutter contre la banalisation des violences au travail. Mais nous craignons que certains acteurs bloquent l’adoption de cette convention ou du moins essaient d’en réduire la portée. Il faut pourtant qu’elle soit la plus ambitieuse possible pour protéger l’ensemble des travailleurs et travailleuses du monde entier, du travail informel au travail domestique en passant par le travail dans les usines textiles », explique Sophie Chassot, experte droits des femmes chez CARE France.

Plus de 120 000 personnes mobilisées avec CARE.

En France, voilà maintenant plus d’un mois que nous avons lancé une pétition adressée au Président de la République afin de lui demander de s’engager contre le harcèlement au travail et de plaider auprès de l’ensemble de la communauté internationale. Déjà 33 000 citoyens et citoyennes se sont engagés à nos côtés. Dans le monde, ce sont au total plus de 120 000 signataires qui ont répondu aux appels à mobilisation de nos équipes aux États-Unis, en Equateur, en Angleterre et en Australie.

Les gouvernements, employeurs et syndicats vont-ils répondre à l’appel des 120 000 citoyens et citoyennes qui se sont mobilisés sur ce sujet ? La réunion de l’OIT, organisation internationale du travail, à laquelle 187 États vont participer se poursuivra jusqu’au 8 juin.

Les violences au travail, un fléau mondial :

  • En Inde, 70% des travailleuses victimes de harcèlement sexuel n’osent pas le dénoncer.
  • En Espagne, au moins une femme par jour a dû quitter son travail (temporairement ou définitivement) à cause des violences sexistes entre 2013 et 2017.
  • Au Kenya, 90% des ouvriers et ouvrières dans les usines de fleurs coupés estiment que le harcèlement sexuel est le problème majeur sur leur lieu de travail.
  • En France, 75% des victimes n’osent pas en parler à leur supérieur hiérarchique et 95% des cas ne sont pas portés devant la justice.