27 ONG interpellent le président Macron quant à la tenue d'une conférence humanitaire sur le Yémen le 27 juin prochain à Paris. Plus de 22 millions de Yéménites dépendent actuellement de l’aide humanitaire pour survivre. Il est donc grand temps que la communauté internationale s’attaque aux causes profondes de la crise. 

CARE France est une association de solidarité internationale
©2016/CARE

Si CARE et 26 autres ONG saluent les efforts engagés par la France pour tenter de résoudre le conflit, nous tenons à rappeler certains points essentiels pour aboutir à une solution durable :

Assurer la participation de la population yéménite

Tout d’abord, cette conférence doit être organisée en étroite collaboration avec les Nations unies et les différents acteurs internationaux afin d’assurer une solution politique inclusive

De la même manière, il est important que la diversité de la société civile yéménite soit représentée. La capacité d’agir des femmes et des jeunes doit donc être prise en compte. Mais la co-organisation de cette conférence par l’Arabie Saoudite, une partie au conflit, nous laisse craindre que la société civile yéménite ne soit pas pleinement et équitablement entendue. 

Condamner les violations des droits humains

Il est primordial que cette réunion insiste sur le droit des civils yéménites à la protection, déjà trop souvent bafoué. Les très graves violations du droit international humanitaire et des droits humains lors de ce conflit doivent être condamnées. 

Nous demandons également la cessation immédiate des attaques contre la population et les infrastructures civiles, un arrêt de l’utilisation d’armes explosives en zones peuplées, et la suppression de toutes les entraves à l'accès humanitaire

Montrer l'exemple : le rôle de La France dans la résolution du conflit

Cette conférence humanitaire sur le Yémen se doit de fixer des conditions strictes et déboucher sur des résultats clairs si la France veut rester un acteur crédible sur la scène internationale. Nous estimons donc que la France doit montrer l’exemple, en cessant par exemple, et, conformément à ses engagements internationaux, les transferts de matériel militaire français susceptibles d’être utilisés contre les civils yéménites. 

Les parties au conflit au Yémen doivent entendre, après plus de trois ans de conflit, qu’elles ne pourront poursuivre leur escalade militaire au péril de milliers de vies humaines

Les 27 ONG signataires

ACAT ; Action Contre la Faim ; Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés ; Awam Foundation for Cultural Development (Yémen) ; CARE International ; Christian Aid ; Defaa' Foundation for Rights and Freedoms (Yémen) ; Enjaz Foundation for Development (Yémen) ; For Me Organization (Yémen) ; Global Centre for the Responsibility to Protect ; Handicap International ; Improve Your Society Organization (Yémen) ; International Rescue Committee ; Islamic Relief Worldwide ; Mercy Corps ; Norwegian Refugee Council ; Oxfam France ; Première urgence internationale ; Saferworld ; Save the Children ; Shabwa Youth Council (Yémen) ; Sisters' Arab Forum for Human Rights (Yémen) ; Social Democratic Forum (Yémen) ; Solidarités International ; War Child UK ; Wogood Foundation for Human Security (Yémen) ; Yemen Center for Human Rights Studies (Yémen)