Le tabou des règles, une affaire de femmes ? Pas du tout ! C’est pourquoi, CARE anime des groupes de garçons et d’hommes pour les sensibiliser. Voici trois témoignages d’hommes qui s’engagent contre ce tabou au Népal, au Zimbabwe et en Ouganda. 

« J’ai compris à quel point c’était difficile d’avoir ses règles alors que c’est quelque chose de naturel. »

Pashupati, 18 ans, au Népal

« Au début, je ne savais pas ce qu’étaient les menstruations. Puis, je me suis dit “ce n’est pas mon problème“. Petit à petit, grâce au groupe formé par CARE, j’ai compris à quel point c’était difficile d’avoir ses règles tous les mois alors que c’est quelque chose de naturel. 

Les filles subissent beaucoup d’interdits à la maison tout en continuant à faire leur travail à l’extérieur. Elles ne peuvent pas entrer dans les cuisines ou manger ce qu’elles veulent. C’est une forme de violences contre elles.

C’est beaucoup de problèmes et j’avais envie de les aider. Dans le groupe, j’ai appris comment fabriquer des serviettes hygiéniques réutilisables pour remplacer les vieux vêtements utilisés auparavant. Maintenant, j’aide les filles à en fabriquer. »

L'association CARE lutte contre le tabou des règles
© Noar.noar et Natacha Birds pour CARE / 2019

« Avant, tous les garçons se moquaient des filles quand elles tachaient leurs vêtements. »

Courage, 12 ans, au Zimbabwe

« Avant, tous les garçons se moquaient des filles quand elles tachaient leurs vêtements pendant leurs règles. Moi aussi, ça me faisait rire. Certaines filles ne venaient plus à l’école à cause de ça. Maintenant, j’ai compris ce que c’est les règles. Je sais que c’est naturel donc je ne les embête plus.

Quelques garçons se moquent toujours mais les filles en plus confiance en elles. Des toilettes ont été construites pour elles. Elles peuvent se changer, se laver ou nettoyer leurs vêtements sans que personne ne les voit. Et on a appris à fabriquer des serviettes réutilisables. Parce qu’avant, certains parents n’avaient pas assez d’argent pour acheter des serviettes pour les filles. Maintenant, les filles viennent à l’école et jouent avec tout le monde. » 

L'association humanitaire CARE mobilise les hommes contre le tabou des règles
© 2018 / CARE

« Les hommes ne comprennent pas l’importance des protections hygiéniques pour leurs filles. »

Ouganda

« En tant qu'homme, je suis content d’apporter ma contribution. J’ai appris que beaucoup de filles ratent l’école quand elles ont leurs règles et utilisent de la bouse de vache parce qu’elles n’ont pas d’autres protections.

Ici, on ne parle pas de ça. C’est tabou. Même quand tu es marié, tu ne peux pas parler de ça, même si ça concerne tes filles. Ce sont souvent les hommes qui contrôlent l’argent de la famille, ils ne comprennent pas l’importance de ces produits pour leurs filles donc ils n’en achètent pas.

Maintenant, on sait les conséquences négatives que le manque d’hygiène et d’éducation peut avoir sur les filles. On peut discuter plus librement et publiquement de ces questions. Certains chefs de communauté en discutent aussi avec les hommes de leur village pour leur dire que c’est important et qu’ils doivent penser à leurs filles. »

CARE, association humanitaire, lutte contre le tabou des règles avec les hommes
Séance de sensibilisation pour les hommes avec confection de serviettes hygiéniques réutilisables © 2018 / CARE

Ensemble, brisons le tabou des règles !

Une femme a ses règles en moyenne entre 2 555 et 3000 jours dans sa vie, soit plus de 8 ans au total ! Pour trop de femmes et les filles, leurs règles correspondent à autant de jours perdus à éprouver un sentiment de honte ou être victimes de terribles discriminations. Il faut que les choses changent !