Nos équipes d’urgence font état de destructions massives dans la province septentrionale de Cabo Delgado, où le cyclone Kenneth a touché terre hier. CARE et les autres ONG présentes dans la région sont mobilisées pour apporter une aide d'urgence, mais une partie des zones affectées sont toujours inaccessibles.

L'association CARE apporte une aide d'urgence au Mozambique après le passage du cyclone Kenneth
2019 / CARE

Le cylcone Kenneth a causé d'importants dégâts

Les premières évaluations de nos équipes d'urgence indiquent d’importants dégâts : une partie du district d'Ibo aurait été détruite à 99%. Cette région, qui fait partie de la province de Cabo Delgado dans le nord du Mozambique, n'a toujours pas reçu d'assistance. 100 000 personnes sont directement affectées.

« Selon ce que nos équipes ont pu voir pour l’instant, la plupart des infrastructures, y compris les commerces et les fermes, ont été détruites de manière significative »,  explique Saul Butters, directeur adjoint de CARE au Mozambique. « Il pleut toujours beaucoup et cela augmente les risques d'inondations. »

Des vents de 220 km/h ont balayé le nord du Mozambique, équivalant à la force d’un ouragan de catégorie 4.

« Certaines des zones touchées ne sont, pour l'instant, pas accessibles par la route. Nous attendons des évaluations aériennes pour nous rendre compte de l’ampleur des dommages. »

Une région pauvre dévastée et des besoins humanitaires importants

Au total, 700 000 personnes vivent dans les régions touchées par le cyclone Kenneth. C’est une zone moins peuplée que celle qui avait été ravagée par le cyclone Idai mais elle est bien plus pauvre. Et en ce début de la saison des récoltes, les dégâts pourraient avoir de graves conséquences au cours des semaines et mois à venir.

« Les pluies et les inondations ont ravagé certains champs, laissant les agriculteurs sans nourriture ni source de revenus pour les jours, semaines et mois à venir. Il faudra attendra avril 2020 pour avoir de nouvelles récoltes. D’ici là, comment vont se nourrir les populations ? Les besoins alimentaires risquent d'être très importants au cours des 12 mois prochains. »

Le gouvernement a mis en place une vingtaine de centres d'évacuation dans la principale ville de la région, Pemba, mais cela ne couvrira pas tous les besoins humanitaires. Les populations ont besoin de nourriture, d’abris, d’eau et d’infrastructures d’assainissement. CARE travaille avec d’autres ONG sur place pour soutenir les communautés affectées. Nos équipes sont, par exemple, en train d’acheminer des kits d’abris.

Après le cyclone Idai, l'aide internationale est insuffisante

C'est la première fois que deux cyclones frappent le Mozambique au cours de la même saison, selon les Nations unies. Le pays est toujours sous le choc du cyclone Idai. Des centaines de milliers de maisons avaient été détruites ou endommagées. Plus de 73 000 personnes se trouvent encore dans des abris et les cas de choléra ont rapidement augmenté. Le cyclone Idai avait lui aussi détruit cultures et récoltes.

 « Les financements et l’aide internationale étaient déjà insuffisants pour répondre aux besoins des victimes d’Idai. Une grande partie de nos ressources ont déjà été utilisées. Une seconde catastrophe de cette ampleur était la dernière chose dont les populations du Mozambique avaient besoin », alerte Saul Butters.

CARE France renouvelle son appel à dons lancé suite au passage du cyclone Idai afin de pouvoir venir en aide aux populations affectées.

Contacts médias

Nos équipes au Mozambique sont disponibles pour toute demande d’interview. Contactez Laury-Anne Bellessa : 07 86 00 42 75, bellessa@carefrance.org