5 novembre 2019 à 16h47, c’est la date qui marque le jour où les femmes françaises commencent à travailler bénévolement jusqu’à la fin de l’année. Si cette journée symbolise les inégalités salariales femmes-hommes en France, c’est une réalité qui impacte les femmes partout dans le monde : alors qu’elles travaillent plus que les hommes, si l’on prend en compte le travail rémunéré et non rémunéré (travail domestique), elles n’ont pourtant toujours pas les mêmes droits et opportunités. Sophie Chassot, experte droits des femmes de l’ONG CARE, livre son analyse sur ces inégalités. 

Sophie Chassot, experte droits des femmes pour l'ONG CARE :

«En 2019, l’écart salarial est encore de 15.4% en France selon Eurostat et le collectif Les Glorieuses. Derrière ces chiffres, se cache également une autre réalité : les femmes sont en moyenne moins payées que les hommes mais elles sont également surreprésentées dans les emplois plus précaires, les temps partiels non choisis et font face à des discriminations et violences au travail ainsi qu’à de multiples barrières pour accéder aux postes ayant les plus hautes responsabilités. 

Ces constats ne s’arrêtent pas aux frontières françaises puisque 66% du travail dans le monde est effectué par les femmes qui ne perçoivent pourtant que 10% des revenus. Ces inégalités ont un énorme impact sur nos sociétés car, partout dans le monde, les femmes sont les plus exposées et donc les premières victimes de la pauvreté. L'égalité des sexes est pourtant un facteur essentiel dans la lutte contre la pauvreté : comment une société peut-elle prospérer durablement si la moitié de la population n'a pas le même accès aux ressources économiques ? En plus d’être un droit indispensable à atteindre, mettre fin à l’inégalité salariale entre femmes et hommes permettrait d’augmenter le PIB mondial de 3.9% selon l’Organisation internationale du Travail.

Il faut arrêter de croire que nous faisons face à une fatalité : ces inégalités peuvent cesser vite si les gouvernements prennent des mesures fortes notamment pour accorder des droits et une protection aux personnes travaillant dans le secteur informel, en mettant en place un congé maternité et un congé paternité qui soient de longueur équivalente ou encore en pénalisant les entreprises n’ayant pas adopté des règles strictes et équitables en matière d’égalité salariale et d’avancée professionnelle. »

Contact médias

Sophie Chassot, experte droits des femmes pour l’ONG CARE, est disponible pour des interviews. Contactez Camille Nozières 0786004275 / nozieres@carefrance.org

Notes aux rédactions :

  • En 2019, l’écart salarial est encore de 15.4% en France selon Eurostat et le collectif Les Glorieuses.
  • 66% du travail dans le monde est effectué par les femmes et elles ne perçoivent pourtant que 10% des revenu selon l’UNICEF.
  • Les femmes travaillent en moyenne plus que les hommes partout dans le monde : en Europe occidentale et en Amérique du Nord, elles travaillent 7.2 heures par jour contre 6.5 heures pour les hommes selon une étude de l’organisation MenCare. 
  • Partout dans le monde, CARE défend les droits des femmes et lutte contre les violences faites aux femmes aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. Par exemple : en Amérique latine, nous soutenons des organisations de travailleuses domestiques pour la défense de leurs droits. En Asie, nous luttons contre les violences dans les usines. Nos programmes soutiennent l’autonomisation économique des femmes et le travail digne.