À quelques jours de l’ouverture de la COP25, parler d’urgence plutôt que de changement climatique traduit la nécessité de mettre en place des politiques climatiques publiques fortes, concrètes et immédiates. Cette déclaration symbolique se traduira-t-elle en actes à Madrid ? L’UE fera-t-elle ses preuves et arrivera-t-elle à mobiliser d’autres États pour apporter une réponse à la hauteur des enjeux de cette COP25 ?

L’Union européenne doit notamment jouer un rôle-moteur sur deux des sujets-clés de la COP25

En étant le premier continent à se déclarer en état d’urgence climatique, l’Union européenne souhaite se positionner comme leader face à des États réfractaires comme l’administration Trump ou le Brésil de Bolsonaro. C’est une action symbolique forte, à condition qu’elle soit suivie d’actions concrètes. Pour cela, l’Union européenne doit notamment jouer un rôle-moteur sur deux des sujets-clés de la COP25 : la hausse des ambitions ainsi que les pertes et dommages.

Si la lutte contre le changement climatique repose sur les pays riches et industrialisés, ceux-ci sont loin d’être à la hauteur. Le G20 est responsable de 80% des émissions globales de GES. Pourtant, seuls 4 de ces pays (Afrique du Sud, Argentine, Mexique. Et pour l’UE, membre du G20, la Bosnie Herzégovine) figurent parmi les 68 qui se sont d’ores et déjà engagés à revoir à la hausse leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. La quasi-totalité de ces 68 États sont des pays du Sud et des petites îles ne représentant que 8% des émissions mondiales !  

Il est encore possible d’inverser la tendance en agissant immédiatement

Les émissions mondiales ont encore battu un record en 2018. Alors même qu’il ne reste qu’une dizaine d’années pour éviter une catastrophe climatique. 

Cependant, il est encore possible d’inverser la tendance en agissant immédiatement :

  • L’ensemble des États ont moins d’un an pour multiplier par 5 leurs objectifs de réduction des émissions et ainsi rester dans les clous de l’accord de Paris. L’UE, par exemple, doit rapidement poser les bases d’une réduction drastique de 65% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Pour cela, il va falloir faire preuve d’une solidarité européenne afin d’aider les pays européens de l’Est, dont l’économie dépend du charbon, pour une transition juste.

  • L’ensemble des pays riches et industrialisés doivent également cesser de bloquer les discussions sur la solidarité climatique. Afin d’aider les États les plus vulnérables à s’adapter aux impacts climatiques et à répondre aux pertes irréversibles, il faut accepter d’explorer de nouvelles pistes de financement : taxe sur l’extraction des énergies fossiles, sur les émissions des secteurs maritime et aérien, ou encore l’annulation des dettes des pays touchés par les catastrophes climatique. 

Le constat des scientifiques est sans appel

Face aux signes de plus en plus visibles du changement climatique à travers le monde- incendies en Australie, sécheresses prolongées et cyclones en Afrique australe, inondations à Venise - et à la mobilisation de millions de citoyens ces derniers mois pour protester contre l’inaction climatique, les chefs des pays riches et industrialisés ne peuvent plus faire la sourde oreille : il est temps de passer des paroles aux actes. 

Car le constat des scientifiques est sans appel : chaque jour, chaque dixième de degré en plus compte. Et l’inaction actuelle des gouvernements ne fait qu’accroitre les efforts qui seront nécessaires pour limiter l’ampleur de la crise climatique. 

Contact média :

Les experts climat de CARE seront présents à la COP25, dont Fanny Petitbon sur place du 1er au 7 décembre. Elle est disponible pour des interviews. Contactez Camille Nozières, 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org

L'action de CARE contre le changement climatique

La lutte contre les impacts climatiques est l’une des priorités stratégiques de nos actions de lutte contre l'extrême pauvreté et les injustices.

  • CARE soutient les populations affectées par des chocs climatiques ponctuels (tempête, inondations) ou de long terme (variabilité des saisons et des précipitations).
  • CARE met en place des programmes d'adaptation : soutien agricole aux communautés qui souffrent de la disparition des glaciers ; mise en place de réseaux d'accès à l'eau ; projets de plantation de mangroves et de restauration de systèmes de défense côtiers.
  • CARE participe également aux négociations internationales sur le climat et mène des actions de plaidoyer pour inciter les gouvernements à mettre en oeuvre des politiques climatiques ambitieuses.