Avec près de 800 000 cas confirmés dans la région, l’Amérique Latine est le nouvel épicentre de la pandémie de Covid-19. À cette crise sanitaire sans précédent s’ajoute aujourd’hui le risque imminent d’une grave crise alimentaire : le nombre de personnes souffrant de la faim dans la région pourrait quadrupler en 2020 pour atteindre 13,7 millions de personnes selon le PAM. Les équipes de l’ONG CARE dans la région alertent sur l’urgence de la situation.

La majorité de la population ne bénéficie donc d’aucune mesure de protection sociale.

En Amérique Latine, les mesures de confinement affectent tout particulièrement les 53% de la population qui vit de l’économie informelle et ne bénéficie donc d’aucune mesure de protection sociale : vendeurs de rue, travailleurs domestiques. Toutes ces personnes vulnérables qui étaient déjà confrontées à l'insécurité alimentaire. 

« C'est très difficile lorsque vos enfants vous demandent à manger et que vous ne pouvez rien leur donner. Moi, je n'ai pas mangé depuis cinq jours. Mes enfants ont dû se contenter d’un peu de riz et de haricots que nos voisins nous ont donné. Je voudrais que le Coronavirus cesse afin que mon mari puisse aller travailler et que ma fille puisse retourner à l'école », explique Alma, 33 ans, à Villanueva au Honduras.

Parmi les plus vulnérables, beaucoup sont aussi des réfugiés ou des migrants.

Parmi les plus vulnérables, beaucoup sont aussi des réfugiés ou des migrants. La plupart sont contraints de continuer à travailler malgré les couvre-feux, en mettant en danger leur santé et leur sécurité face à une xénophobie croissante. En effet, beaucoup de réfugiés, notamment vénézuéliens, ont été expulsés de leurs appartements, licenciés de leur emploi.

« Malgré des couvre-feux drastiques, le nombre de cas de Coronavirus en Colombie augmente quotidiennement. La situation actuelle place de nombreuses personnes face à des décisions impossibles. Comment maintenir la distanciation sociale quand tout ce que vous avez c’est une couverture sur le sol dans une pièce occupée par une dizaine de personnes dans la même situation ? Rester à l'intérieur et ne pas sortir pour gagner de l’argent signifie voir les visages affamés de sa famille à la fin de la journée. Beaucoup nous disent "si le virus ne nous tue pas, alors ce sera certainement la faim" », alerte Marten Mylius, directrice de CARE en Colombie

Les équipes de CARE en Colombie et Équateur s’inquiètent aussi du sort des dizaines de milliers de personnes qui ont pris la décision de retourner au Venezuela, souvent à pied, alors que le système de santé du Venezuela n’est pas du tout préparé à faire face à la pandémie.

Contact médias

Des porte-paroles de CARE dans la région sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org 0786004275

Notes aux rédactions

  • Le continent américain comprend désormais cinq des dix pays les plus touchés par la pandémie selon les données de l’OMS de ce début de semaine : le Brésil, les Etats-Unis, le Pérou, le Chili et le Mexique. Et on constate également une augmentation très rapide des cas au Guatemala.
  • Les équipes de CARE et leurs partenaires travaillent nuit et jour pour venir en aide aux plus vulnérables en Colombie, en Équateur, au Guatemala, au Honduras et au Pérou. CARE mène des actions de sensibilisation et d’information sur le Covid-19, prodigue des conseils médicaux et un soutien psychosocial. CARE distribue également des kits d'hygiène, des paniers alimentaires ou des plats chauds