Aujourd’hui, lundi 29 mars s’ouvre la conférence des donateurs pour la Syrie. Dix ans après le début du conflit, les populations civiles continuent d’en payer le prix fort. Certains impacts (conséquences sur la santé, manque d’éducation...) risquent de devenir irréversibles si la communauté internationale n’augmente pas massivement son aide financière alerte l’ONG CARE.

L'association CARE soutient les populations victimes de la guerre en Syrie
© CARE

Crise humanitaire en Syrie : les financements des États doivent être à la hauteur de l'urgence

La conférence de Bruxelles sur le futur de la Syrie et de la région (29 et 30 mars) doit être l’occasion pour la communauté internationale, y compris la France, de démontrer qu’elle n’a pas oublié le peuple syrien ! Il faut augmenter massivement les aides financières : en 2021, ce n’est pas moins de 10 milliards de dollars US qui sont nécessaires pour répondre aux besoins des Syriens ($4,2 milliards à l’intérieur de la Syrie et $5,8 milliards pour soutenir les réfugiés et communautés-hôtes dans la région). 

Les besoins humanitaires ont augmenté de 20% en un an en Syrie. Aujourd’hui, 13 millions de Syriens ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre, dont près de la moitié sont des enfants. 

« L’objectif est d’aider le peuple syrien à se relever. C’est pourquoi CARE appelle les bailleurs non seulement à financer des distributions de nourritures, d’abris et de kits d’hygiène, mais aussi à investir dans des projets qui permettront aux populations de reprendre leur vie en main et confiance en l’avenir : agriculture, petit commerce », explique Fanny Petitbon, responsable plaidoyer de l’ONG CARE. 

Aide aux populations : l'accès humanitaire doit être facilité pour les ONG

Les États dont la France doivent également peser de tout leur poids pour garantir l’accès humanitaire depuis la Turquie vers la Syrie mais aussi à l’intérieur du pays. C’est une condition essentielle afin de permettre aux travailleurs humanitaires, dont une grande majorité sont des Syriens qui font un travail remarquable au péril de leur vie, de pouvoir venir en aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin.  

Alors que des millions de personnes ont fuit le conflit syrien, les États voisins doivent faire preuve de solidarité

Enfin, les impacts de la guerre en Syrie dépassent également les frontières du pays : elle a entrainé le plus grand déplacement de population depuis la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, plus de 10 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire dans les pays voisins de la Syrie : 5,5 millions de réfugiés syriens, 4,8 millions de membres des communautés-hôtes. Il sera donc nécessaire d’aborder la question d’un accueil plus équitable des réfugiés syriens dans les pays européens et nord-américains, alors que les pays voisins de la Syrie ont déjà fait preuve d’une très grande générosité. 

« Les conséquences de 10 années de guerre en Syrie sont dévastatrices. Imaginez vivre dans un pays détruit par la guerre, sans source de revenus stable alors que le prix moyen des denrées alimentaires a augmenté de 236% en 1 an. À l’heure actuelle, près de 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté. La moitié des enfants syriens n’a jamais connu que la guerre. Quel avenir pour cette jeune génération sacrifiée ? Si nous n’arrivons pas collectivement, États et ONG, à redonner de l'espoir pour l'avenir de la Syrie, l'impact de cette décennie de conflit sera irréversible », alerte Fanny Petitbon, responsable plaidoyer de l’ONG CARE. 

Contact média :

Fanny Petitbon responsable plaidoyer de l’ONG CARE est disponible pour répondre à des interviews.

Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org / 07 86 00 42 75 

L’action de CARE :

CARE vient en aide aux populations vulnérables dans le nord de la Syrie, principalement à travers des associations partenaires locales. En 2020, CARE a aidé plus 1,5 million de personnes en Syrie. Depuis 2014, CARE a soutenu 6 millions de personnes en Syrie.

CARE travaille aussi aux côtés des réfugiés syriens et communautés-hôtes dans les pays d’accueil voisins (Liban, Jordanie, Turquie, Irak) via des distributions de paniers alimentaires, kits d’hygiène, kits pour les bébés, ustensiles de cuisine mais aussi du soutien psychosocial et économique.