L’Amérique Latine est une région violente pour les femmes, et les femmes migrantes sont particulièrement vulnérables. A la frontière entre la Colombie et l’Equateur, 100% des migrantes déclarent avoir été victimes de harcèlement ou de violences sexuelles. Pour alerter les autorités sur cette situation, CARE et ses partenaires ont organisé une manifestation symbolique sur le pont de Rumichaca séparant les deux pays.

Les migrantes sont une cible pour les réseaux de trafics

La crise au Venezuela a contraint des millions de personnes à fuir. Ayant tout perdu, souvent sans papiers les migrants et migrantes font des milliers de kilomètres à pied à la recherche d’une vie meilleure dans les pays voisins. Près de 90 % des personnes en provenance du Venezuela sont en situation irrégulière, ce qui signifie un accès très restreint à des conditions de travail décentes mais également à l'éducation, la santé. Cette situation les place surtout dans une situation d'insécurité et de vulnérabilité.

"Nous arrivons chargés de tant de douleur, d'anxiété... Tout ce que nous voulons, c'est arriver dans un endroit où nous nous sentons en sécurité, mais lorsque nous arrivons, nous sommes confrontés à d'autres problèmes", témoigne une migrante rencontrée par les équipes de CARE à la frontière Colombie / Equateur.

Selon une récente étude de l’ONG CARE sur les conditions des migrantes à la frontière Colombie / Equateur :

  • 100% des migrantes ont été victimes de harcèlement ou de violences sexuelles à la frontière  
  • 48% des Vénézuéliennes ont subit des violences sexistes en Colombie 

Depuis plusieurs mois, les conditions sont devenues de plus en plus difficile et de nombreux points de passages aux frontières sont fermés, ce qui les contraint à emprunter des voix illégales. Il est également particulièrement difficile pour les migrants de trouver un travail. Et quand ils y parviennent, leur salaire est inférieur de 50% à celui des nationaux en Équateur et 55% en Colombie.

Tout cela en fait alors une cible pour les réseaux de trafics, qui sous couvert de leur offrir un emploi - dans une boutique, un restaurant - les exploitent et les prostituent. Les femmes sont les principales victimes, et se retrouvent souvent piégées : imaginez devoir allez voir la police alors que vous n'avez pas de papiers ? 

Il est temps d’agir pour protéger ces femmes

Afin d'alerter sur cette situation, des femmes migrantes - soutenues par CARE et d'autres associations - ont interpellé les autorités en prenant symboliquement le pont de Rumichaca - frontière entre la Colombie et l'Équateur - fermé depuis des mois.

"Il est impossible de dire exactement combien de migrants et migrantes ont besoin d'aide et sont toujours bloqués devant un pont fermé. Mais ce qu'ils ont tous en commun, c'est leur désir de trouver un emploi digne et de pouvoir aider ceux qu'ils ont laissés derrière eux, au Venezuela. Malheureusement, la prostitution devient bien souvent le seul moyen pour les femmes de pouvoir gagner une= peu d’argent. Notre message à travers cet évènement ? Ce n'est pas parce que les frontières sont fermées que la crise s'arrête ! Au contraire, les conditions de vies s'empirent et l'insécurité augmente, il est temps d’agir pour protéger ces femmes", explique Catalina Vargas, directrice de CARE en Colombie.

À l'issu de cet évènement, un document regroupant les revendications des femmes a été remis aux autorités pour améliorer leurs conditions de vies et notamment leur sécurité

L'action de CARE

CARE et ses partenaires locaux interviennent au Venezuela, en Équateur, au Pérou et en Colombie, pays touchés de plein fouet par cette crise. 

  • CARE apporte une aide d'urgence pour permettre aux réfugiés et migrants du Venezuela de couvrir leurs besoins vitaux : distributions alimentaires, de produits d'hygiène, de couvertures…  
  • CARE apporte également un soutien psychosocial et une assistance juridique aux femmes réfugiées et à leurs familles. Des espaces sûrs ont été mis en place pour les femmes et les filles victimes de violences et abus sexuels.