Dans la région de Huancayo, dans les Andes, un projet de promotion des cultures traditionnelles de pommes de terre et quinoa permet d'améliorer la résilience au changement climatique des communautés menacées par la fonte du glacier Huaytapallana.

Contexte

Les effets du changement climatique dans la région de Shullcas (Andes) prennent diverses formes, comme des épisodes de gel de plus en plus fréquents ou encore la fonte accélérée des glaciers.
Ainsi, le Glacier Huaytapallana, qui approvisionne 40 % de la nappe phréatique souterraine, risque de disparaître d'ici 2030. Cela menace l'accès à l'eau et augmente la vulnérabilité des personnes les plus pauvres, qui n'ont aucune autre opportunité de diversifier leurs activités et de réduire les risques.

La région présente aussi un niveau d'insécurité alimentaire et nutritionnelle élevé. 
Or, cette situation peut être améliorée grâce à des céréales traditionnelles s'adaptatant aux impacts du changement climatique, tout en présentant des caractéristiques nutritionnelles intéressantes. C'est le cas de certaines variétés de pommes de terre indigènes et de céréales telles que le quinoa.

Objectifs et activités

Pour renforcer la sécurité alimentaire et la résilience des populations les plus vulnérables face au changement climatique, le projet promeut

  • la culture des variétés de la pomme de terre native et du quinoa des Andes, 
  • les techniques d'agriculture durable.

Les activités menées permettent de

  •  favoriser une meilleure connaissance (technique et traditionnelle) sur les cultures indigènes des Andes et faciliter l'accès à la biodiversité agricole,
  • mettre en place des pratiques agricoles durables et adaptées aux systèmes de production des hauts plateaux andins par les agriculteurs, et en particulier les femmes agricultrices,
  • regrouper les petits producteurs agricoles en organisations pour qu'ils puissent écouler une part de plus en plus importante de leur production sur les marchés régionaux et nationaux.

América Castillo Cunyas vit dans le village de Chamiseria, dans les Andes centrales, et participe à ce programme. Nous lui avons demandé comment elle imaginait le futur :

Aujourd'hui, les habitants de Chamiseria sont conscients des phénomènes liés au changement climatique, mais ils n'en connaissent pas les causes. Le premier défi est donc d'expliquer la situation aux populations pour qu'on puisse réfléchir aux mesures à mettre en place aujourd'hui et demain.

Beaucoup se demandent ce qu'il adviendra de nos communautés et de cette région. Quelques jeunes et des hommes sont déjà partis pour trouver du travail. Les femmes, elles, restent pour s'occuper des terres et des enfants. Ce sont elles qui souffrent le plus du changement climatique.

Moi, je veux rester ici et vivre de mes terres. Mais je sais que pour cela, nous devons encore mieux gérer les sols afin de réduire leur érosion et devons utiliser l'eau plus efficacement en investissant dans des systèmes d'irrigation. Le problème, c'est que nous n'avons pas assez d'argent pour investir. Nous ne savons pas qui pourrait nous soutenir et nous aider à développer nos propres capacités d'investissement. Nous faisons beaucoup de choses au sein de notre communauté, mais nous avons besoin d'être soutenus par les autorités locales et le gouvernement. En tant que présidente de l'association des agriculteurs locaux, j'ai demandé un appui aux autorités. Mais nous avons peu de retours pour l'instant.

En savoir plus


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