Avant même les tremblements de terre, les femmes et les filles au Népal étaient confrontées à des challenges considérables : faible accès à l'éducation, aux services de santé, manque d'opportunités économiques, sociales et politiques. Le poids des traditions se ressentait déjà dans les pratiques sociétales.

CARE, présent au Népal depuis 1978, connait bien ces problématiques et s'est employé à renforcer l'empowerement des femmes dont la vulnérabilité pourrait se trouver accrue avec la crise actuelle.Il faut désormais apporter une réponse adaptée aux besoins spécifiques des femmes et des filles affectées par les séismes.

L'association est allée à la rencontre des Népalaises, pour connaitre leurs besoins les plus urgents et fondamentaux.

Gita, 57 ans et sa fille Ishwori, 20 ans, ont été piégées dans leur maison lors du séisme du 25 avril : "Il ne reste plus rien dans le village, tout a été détruit par le premier tremblement de terre."

"Ma fille Ishwori s'est blessée à la jambe alors que notre maison s'effondrait dans le premier tremblement de terre. Je suis restée à ses côtés pour prendre soin d'elle jusqu'à son transfert à l'hôpital.

Notre maison est entièrement détruite et tous nos animaux, vaches, chèvres, bœufs et poules ont été tués. Lorsque le deuxième séisme a frappé, j'étais en train de me reposer dans une tente mise à disposition par le centre de santé. Mon premier réflexe a été de sortir. J'étais surtout très anxieuse pour ma fille qui était à l'intérieur du centre. Aujourd'hui je vis toujours dans la peur mais je suis soulagée que ma famille soit saine et sauve.

Désormais tout va devenir problématique pour nous : il nous faut trouver des abris, de la nourriture, de l'eau potable... Nous n'avons rien pu récupérer de notre maison, qui aurait pu nous aider à la reconstruction. Je pleurs dès que je pense aux conditions dans lesquelles nous vivons. Je n'ai plus la volonté de penser à ce que nous allons devenir.

Le village est en ruine. Lors du second tremblement de terre, il n'y avait déjà plus rien, tout avait été détruit dans le premier séisme.

Aujourd'hui encore, j'ai peur de rentrer dans la maison, je n'ai donc toujours pas récupéré quoi que ce soit. Je crains que nous soyons tués en cas de nouvelles secousses."