Alors que la COP25 doit se clôturer demain, les résultats sont pour le moment très loin d’être satisfaisants. Quelques pays se sont ajoutés à la liste de ceux qui augmenteront leurs objectifs de réduction des émissions avant fin 2020, mais les plus gros émetteurs sont restés muets. Quant à la question du financement des pertes et dommages irréversibles, pourtant cruciale pour les pays les plus vulnérables, elle est systématiquement bloquée par plusieurs nations industrialisées qui refusent de payer les catastrophes climatiques que leurs modes de production et consommation ont engendré. Il est urgent d’agir ! 

Fanny Petitbon, experte climat de l’ONG CARE :

« Alors que l’Accord de Paris fête aujourd’hui son quatrième anniversaire, il n’y a pas de quoi se réjouir. Les Etats semblent être pris d’amnésie quant à leur engagement de tout faire pour rester sous la barre de 1,5°C de réchauffement climatique. Le fossé se creuse de plus en plus entre, d’un côté les alertes répétées de la communauté scientifique et la mobilisation citoyenne sans précédent et de l’autre, l’incapacité des Etats à accélérer l’action.

L’un des principaux enjeux de cette COP25 était d’obtenir un engagement collectif à revoir les objectifs de réduction d’émissions en 2020 avec des États champions prêts à montrer l’exemple. Mais à un jour de l’échéance de cette COP, force est de constater que moins de la moitié des pays que compte la CCNUCC, se sont engagés à le faire et ce sont surtout des pays en développement et petites îles, qui représentent uniquement 10,5% des émissions globales. 

Dans quelques heures, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne s’engageront enfin - ou pas - à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mais adopter un tel objectif sans accélérer le rythme de transition écologique d’ici 2030 serait un voeu pieux. C’est pourquoi, pour contribuer à sa juste part à l’effort, l’Union européenne doit s’engager à réduire d’au moins 65% ses émissions d’ici 2030 ! 

L’autre enjeu-clé de cette COP est celui de la solidarité climatique, et du soutien substantiel que les pays les plus riches et les plus responsables du changement climatique doivent fournir aux pays les plus vulnérables et les plus impactés. Alors que cette question figurait dans l’Accord de Paris, de gros États pollueurs tournent aujourd’hui le dos à leurs responsabilités. Plusieurs propositions ont été faites mais les discussions sont systématiquement bloquées par les pays industrialisés, en particulier les États-Unis. L’Union européenne, le Canada, la Norvège doivent cesser d’être spectateurs de ce rapport de forces inégal et prêter main forte aux pays vulnérables sans plus attendre. Une COP25 qui s’achèverait sans avoir défini un plan d’action clair pour faire avancer la question des financements sur les pertes et dommages serait non seulement une réelle perte de temps mais aussi une énorme injustice ! »

Contact média

Fanny Petitbon, experte climat de CARE, est disponible pour des interviews. Contactez Camille Nozières, 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org