La 61e session de la commission sur la condition de la femme de l’ONU porte cette année sur l’autonomisation économique des femmes. Lors d’un événement organisé par CARE France, des expert.e.s travaillant pour des ONG et des institutions ont échangé sur les bonnes pratiques déjà mises en place sur le terrain et sur les possibilités de mise à l’échelle. 

Des inégalités de genre toujours très fortes

« Il est urgent d’agir pour l’autonomisation économique, nous n’avons plus le temps d’attendre », a insisté Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie.

Jelena Pia-Comella, directrice adjointe de la Coalition pour la Cour pénale internationale, a en effet rappelé que les femmes disposent d’un accès plus limité que les hommes aux opportunités économiques et au marché du travail. En effet, selon ONU Femmes, les femmes ont une probabilité plus grande que les hommes d’occuper un emploi précaire en Afrique du Nord (55% contre 32%), au Moyen-Orient (42% contre 27%) et en Afrique subsaharienne (presque 85% contre 70%). 

Soutenir l’accès au monde du travail pour les femmes est indispensable

Certaines initiatives ont d’ailleurs déjà fait leurs preuves sur le terrain. Michaëlle Jean a présenté le programme de promotion de l’emploi féminin par l’entrepreneuriat qui est mis en place par l’OIF dans 12 pays francophones d’Afrique subsaharienne.

En Côte d’Ivoire, le « fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire » permet aux femmes d’accéder à des ressources financières plus facilement afin de créer ou de renforcer des activités génératrices de revenus, comme l’a souligné la ministre des Femmes, de la Protection de l’enfance et de la Solidarité de Côte d’Ivoire, Mariatou Koné. 

La directrice de CARE Maroc, Hlima Razkaoui, a quant à elle présenté la méthodologie des associations villageoises d’épargne et de crédit, qui repose sur la mise en commun de l’épargne des communautés pour développer des activités génératrices de revenus. 

La nécessité d’un effort global

Hlima Razkaoui a également insisté sur l’approche inclusive développée par CARE depuis quelques années :

« Les hommes et les garçons sont inclus dans le processus d’autonomisation des femmes afin que cette émancipation soit plus pérenne et portée par l’ensemble de la communauté. »

Laurence Rossignol, ministre française des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, a d’ailleurs rappelé l’importance de l’éducation pour lutter contre les stéréotypes, les violences et permettre un meilleur accès des femmes à l’autonomisation.

À un autre niveau, Yannick Glemarec, directeur exécutif adjoint d’ONU Femmes, a rappelé l’importance d’une mobilisation globale de la société en faveur de l’autonomisation économique des femmes :

« L’inclusion financière pour les femmes est présente dans 7 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 : l’ensemble des acteurs, y compris les institutions bancaires et les États, doivent aussi travailler pour favoriser l’inclusion financière des plus vulnérables. »

Vers l’autonomisation des femmes

Tout-e-s les intervenant-e-s présent-e-s ont rappelé que l’enjeu de l’autonomisation économique des femmes est nécessaire pour l’émancipation politique et sociale des femmes et doit donc être central dans les projets de développement. Ce point de vue a été appuyé par la ministre Laurence Rossignol qui a déclaré :

« Il importe que l’ensemble des actions de développement prenne en compte la dimension genre et soit pensé en fonction de leur impact en faveur de l’autonomisation des femmes. »

Jelena Pia-Comella a conclu : 

« L’autonomisation économique est un premier pas vers une émancipation plus complète des femmes. » 

L'action de CARE en faveur de l'autonomisation des femmes

Une centaine de personnes, dont plusieurs membres de gouvernements, ont assisté à cette conférence parrainée par la France et l’Organisation internationale de la Francophonie. CARE a également présenté la méthodologie des associations villageoises d’épargne et de crédit.