La crise alimentaire en Afrique australe atteint un nouveau pic. 40 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire de toute urgence, alors que les financements internationaux manquent. Il faudrait 550 millions de dollars supplémentaires pour aider toutes les personnes qui ont en besoin, alerte l’ONG CARE.
Les pays d'Afrique australe, qui comptent parmi les plus pauvres au monde, connaissent la pire sécheresse depuis 35 ans. Pourtant, les financements internationaux ne sont toujours pas à la hauteur des besoins.
« Depuis des mois, nous essayons d’alerter la communauté internationale sur le fait que la crise alimentaire s’aggrave de jour en jour. Si rien n’ai fait rapidement, nous ne pourrons pas empêcher de nouvelles morts », alerte Michelle Carter, directrice adjointe du bureau régional de CARE pour l'Afrique australe.
À Madagascar, au Malawi, Mozambique et au Zimbabwe -pays où CARE travaille- les gouvernements ont déclaré l’état d’urgence car l’ampleur de la catastrophe dépasse les capacités de réponse nationale. Dans la province d’Inhambane, au Mozambique, 86% des familles se contentent désormais d’un ou deux repas par jour, selon une récente étude menée par CARE. Or, la prochaine récolte agricole n'est pas attendue avant mars et, après deux années de déficit de pluie, les agriculteurs n'ont plus de ressources.
La sécheresse, provoquée par El Niño, affecte de façon disproportionnée les femmes et les enfants, selon la même étude. 1,3 million d'enfants ont besoin d'un traitement contre la malnutrition et ses effets qui affectent leur développement mental et physique.
« Les discriminations dont les femmes sont victimes les rendent très vulnérables à ce type de catastrophe. Leur charge de travail a considérablement augmenté : elles passent désormais trois fois plus de temps à la recherche d’eau, soit six heures par jour. De plus en plus de femmes, mais aussi des fillettes de 11 ans, sont forcées de se prostituer en échange d'argent et de nourriture », dénonce Marc Nosbach, directeur de CARE au Mozambique.
CARE appelle la communauté internationale à agir maintenant pour mettre fin à cette crise humanitaire.
« Outre la couverture des besoins de première urgence, la communauté internationale doit aussi soutenir la mise en place de stratégies d’atténuation des chocs. Ces financements permettraient de renforcer la résilience des populations pour qu’elles puissent sortir du cycle de la pauvreté, aujourd’hui renforcé par le changement climatique », explique Michelle Carter.
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À propos de CARE :
Fondé en 1945, CARE est l'un des plus grands réseaux d'aide humanitaire au monde, apolitique et non confessionnel. CARE aide les personnes affectées par la sécheresse au Zimbabwe, au Malawi, à Madagascar et au Mozambique. Nos équipes prévoient de distribuer une aide alimentaire à quatre millions de personnes d’ici fin mai. CARE soutient également les agriculteurs à adapter leurs techniques agricoles et établit de nouveaux systèmes d’irrigation. CARE soutient également des associations villageoises d'épargne et de crédit afin de diversifier les sources de revenus des populations et augmenter leur résilience aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.