Suite à une visite d'étude à Madagascar organisée par CARE France en septembre, des parlementaires s'expriment en faveur d'un élargissement de l'aide au développement.

L'association CARE France a organisé un voyage d'étude de parlementaires à Madagascar afin de les sensibiliser sur l'importance de l'aide publique au développement
Echange entre les parlementaires sur la nécessité d’une aide au développement à la hauteur des enjeux ©2015/CARE

Un débat à l'Assemblée nationale

Un débat sur la place des parlementaires français dans les politiques sur le climat, le développement et la solidarité internationale a eu lieu à l'Assemblée Nationale le 22 octobre. L'évènement était modéré par Philippe Lévêque, Directeur général de CARE France.

Les quatre parlementaires français ayant participé au voyage d'étude organisé par CARE France à Madagascar en septembre (Jean-Luc Bleunven, Geneviève Gaillard, Brigitte Gonthier-Maurin et Didier Mandelli) étaient présents aux côtés de Jean-Marie Tétart, député des Yvelines et président du groupe d'étude Coopération et aide au développement, Chantal Verger, analyste des politiques à l'OCDE.

Le changement climatique à Madagascar

Les parlementaires ont échangé sur les enjeux climatiques et de développement à Madagascar et ont donné leurs impressions sur les solutions mises en place par CARE sur le terrain :

« Cette visite d'étude a été un moment très fort, la réalité des enjeux de développement s'est incarnée devant mes yeux », a expliqué Brigitte Gonthier-Maurin.

« L'adaptation, notamment agricole, et la prévention sont des questions clés pour aider les populations à ne pas subir les conséquences du changement climatique sur le long terme », a ajouté Jean-Luc Bleunven.

Une aide publique plus ambitieuse

A l'issue de la discussion, Alexandre Morel a transmis aux parlementaires les recommandations de CARE en faveur d'une aide publique au développement plus ambitieuse et a partagé certaines demandes clés en vue de la COP21.

Face aux enjeux existants dans les pays en développement, notamment à Madagascar, de nombreux parlementaires se sont accordés sur la nécessité d'une aide publique au développement plus importante.

Le retard français

Chantal Verger, analyste à l'OCDE, a fait un état des lieux de l'APD française et l'a comparée à ses homologues européens. En 2014, alors que le Royaume-Uni ou la Suède consacraient 0,7% de leur revenu national brut (RNB) à l'aide publique au développement, la France se situait loin derrière (0,36%).

Elargir l'aide publique au développement

Face à ce constat, les parlementaires ont rappelé l'engagement de l'Assemblée Nationale pour le Projet de Loi de Finances 2016, qui a déjà adopté différents amendements permettant d'élargir les montants alloués au développement via la taxe sur les transactions financières.

Jean-Marie Tétart a souligné l'importance des financements innovants :

« Il faut accroître les financements innovants qui sont un moyen efficace pour augmenter la part de dons dans l'APD et les affecter davantage vers les pays les moins avancés. »

« Il est important de faire en sorte que le budget alloué aux ONG soit plus important parce qu'elles ont l'expertise, les ressources humaines et travaillent étroitement avec et pour les populations locales », a ajouté Didier Mandelli.

La mobilisation des parlementaires pour le climat

Geneviève Gaillard a rappelé la mobilisation des parlementaires face aux enjeux climatiques et a partagé les recommandations de CARE pour l'accord de la COP21 :

« Nous souhaitons un accord universel et contraignant pour la COP21 ».

En conclusion du débat, les parlementaires et les acteurs de la société civile présents ont appelé à une mobilisation plus large des décideurs lors du vote du Projet de Loi de Finances pour 2016 mais aussi lors de la COP21 en décembre.