Quelques jours après la double explosion qui a ravagé Beyrouth, des milliers de Libanais et Libanaises ont tout perdu. C’est notamment le cas de Siham, 67 ans, qui est aujourd’hui sans-abri et qui tente de survivre dans les rues de la capitale. Les équipes de CARE se mobilisent sans relâche depuis le drame pour soutenir les populations et répondre à leurs besoins les plus urgents.
« La vie s'est arrêtée pendant cinq longues secondes » : le choc de la double explosion
Depuis plus de trente ans, Siham vit et travaille dans le quartier de Mar Mikhael, l’un des plus anciens de la ville, où elle a sa maison et sa petite épicerie. Le 4 août dernier, comme pour beaucoup de Libanais et Libanaises, sa vie a basculé en quelques instants.
« J'étais chez moi lorsque l'explosion s'est produite. Pour moi, c'est comme si la vie s'était arrêtée pendant cinq très longues secondes. J’ai vu du sang, rien que du sang. Il ne restait plus rien de la maison. Je me suis dirigée vers l'entrée, la porte a été brisée. Et je suis sortie dans la rue.
Un homme que je ne connais pas m'a emmenée dans sa voiture dans un hôpital à l'extérieur de Beyrouth. J'ai vécu la guerre au Liban, mais je n'ai jamais rien vu de cette ampleur », a déclaré Siham.
Siham a été blessée au cours de l'explosion. Le quartier dans lequel elle habitait est dévasté. Rien ne sera plus comme avant. Au traumatisme et à la violence qu’elle a vécu ce jour-là vient s’ajouter la perte de presque tout ce qu’elle possédait.
« Il ne reste plus rien de ma maison » : à Beyrouth, des milliers de personnes se retrouvent sans-abri
Sa maison a été complètement détruit et son épicerie a été très endommagée. Depuis ce soir-là, Siham n’a plus de toit.
« La nuit qui a suivi l’explosion, je suis sortie de l’hôpital. Comme je n’avais plus de maison j’ai pris une chaise en plastique. Je me suis assoupie sur le trottoir. Depuis, je dors dehors.
Je n'ai plus rien : pas de meubles, pas de vêtements, pas de draps, tout a été déchiré par les débris de verre. Je veux me reposer, je suis fatiguée et j'ai mal au cœur. »
Mais elle a pu compter sur l’extraordinaire solidarité des habitants de la ville, qui se mobilisent depuis la catastrophe.
« Le lendemain, des jeunes m'ont apporté un canapé et l'ont posé sur le trottoir. C'était un canapé cassé et sale, mais c'est mieux que rien », témoigne Siham.
Comme elle, ils sont des milliers à lutter pour leur survie dans les rues de Beyrouth.
CARE agit sur le terrain pour soutenir les populations
Les équipes de CARE mobilisées depuis le drame aux côtés des populations, ont pu constater avec une grande émotion l’ampleur des dégâts.
« Les rues sont impraticables : il y a des arbres au milieu de la chaussée, des voitures abandonnées. Les gens que je croise sont dévastés, mais la solidarité est inouïe : tout le monde est mobilisé », explique Patricia Khoder, membre de l'équipe CARE au Liban.
Les besoins sont immenses alors que le Liban souffrait déjà d’une crise économique sans précédent. Des milliers de personnes vivaient déjà en situation de malnutrition et près de la moitié de la population vivait sous le seuil de pauvreté.
« Sans aide de la communauté internationale, la famine est inévitable au Liban», affirme Patricia.
Depuis vendredi, nos équipes distribuent des repas chauds et des colis alimentaires aux populations les plus touchées et se préparent à distribuer des abris pour aider des personnes comme Siham. Dans les prochaines semaines, nous continuerons nos actions sans relâche, afin de permettre aux Libanais et aux Libanaises de se reconstruire, peu à peu.
Nous avons besoin de vous pour agir !
L'Alliance Urgences : CARE et 5 ONG s'unissent pour aider la population libanaise
Pour faire face à l'urgence, CARE unit ses forces avec cinq ONG, mobilisées sur le terrain. Parce que notre priorité est de répondre aux besoins immenses de la population libanaise, et parce qu'ensemble sommes plus forts et complémentaires.
C'est l'Alliance Urgences : un mouvement solidaire de 6 ONG (Action Contre la Faim, CARE France, Handicap International, Médecins du Monde, Plan International et Solidarités International), qui se mobilisent ensemble pour aider les plus vulnérables à faire face aux crises.