À Lipa en Bosnie-Herzégovine, plus de 8 300 réfugiés et migrants d'Afghanistan, du Pakistan et d'autres pays, tentent de survivre sans abri, chauffage ou protection contre les vagues de froid successives. Des semaines après la fermeture du camp de réfugiés temporaire de Lipa, les équipes de l’ONG CARE ont recueilli de nouveaux témoignages
Voici un extrait du témoignage de Hassan, originaire d’Afghanistan :
« J'étais étudiant, j’ai dû fuir l'Afghanistan parce que j'étais menacé par des groupes armés qui avaient attaqué ma famille. [...] J’ai essayé de passer la frontière avec la Croatie 16 fois, mais chaque fois la police me rattrape. Ils m'ont battu avec un bâton et avec leurs poings sur tout mon corps. [...] Ici, la situation est terrible, je dors dans un immeuble abandonné. Nous utilisons une voie ferrée à proximité comme toilettes. Nous n’avons pas d’eau potable, je dois boire cette eau [de la rivière] et me laver avec. J'ai peur d'avoir des problèmes avec mes reins ou mon estomac. »
Chaque jour, les équipes de CARE et leurs partenaires distribuent de la nourriture, des sacs de couchages, des vêtements chauds, et apportent une aide psychosociale. Beaucoup de personnes ont subi d’important traumatismes durant leur voyage, notamment des mineurs non accompagnés. Sahiba Srna, partenaire de CARE, raconte :
« Lorsque les mineurs arrivent, ils sont épuisés, affamés, gelés. Beaucoup d'entre eux sont venus en nageant de la Serbie à la Bosnie-Herzégovine. [...] En général, ils sont dans un état psychologique très difficile. [...] Récemment, un groupe de garçons afghans nous a raconté avoir perdu un ami parce que la police des frontières les a poussé dans la rivière. Et ils ont tous pu nager sauf un. Vous pouvez imaginer l’impact de ce genre de situation. »
CARE dénonce la manière dont sont traités les migrants et réfugiés et exhorte les autorités locales et européennes à intensifier leurs efforts pour les protéger.
« Sans chauffage ni vêtements appropriés, des milliers de migrants et réfugiés sont contraints de dormir dehors, car ils n'ont nulle part où aller. Le camp de réfugiés de Lipa était loin d’être optimal, surtout en hiver, mais il permettait au moins de se protéger du vent et de la pluie. La semaine dernière, il y a eu de fortes chutes de neige et certains migrants se sont retrouvés en sandales par -7°C. Le temps s’est radouci cette semaine mais de nouvelles vagues de froid sont prévues », alerte Sumka Bucan, directrice de CARE dans les Balkans.
Contact médias
Si vous souhaitez vous entretenir avec nos équipes dans la région pour des interviews, ou avoir accès aux témoignages vidéos, contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org, 07 86 00 42 75
Notes aux rédactions