Saingheng, jeune propriétaire d’un restaurant au Cambodge, s’est engagé aux côtés de CARE dans le cadre d’une campagne contre le harcèlement sexuel. « Il faut que nous respections les femmes et arrêtions de rejeter la faute sur elles en cas d’agression », déclare-t-il. Saingheng nous explique comment il protège ses employées des abus sexuels.

« Le harcèlement sexuel n’est pas toléré dans mon restaurant »

« Certains clients de mon restaurant demandaient aux serveuses d’avoir des rapports sexuels avec eux. Je disais à mes serveuses de se mettre en sécurité à l’arrière du restaurant, pendant que j’expliquais aux clients qu’ils ne pouvaient pas faire ça », témoigne Saingheng. « Ce restaurant n’est pas un endroit où les hommes peuvent entrer à la recherche de relations sexuelles avec nos serveuses. »

Pour protéger ses employées de ce type d’avances indésirables, Saingheng a intégré une initiative de non-violence sur le lieu de travail, un projet mené par le gouvernement cambodgien et soutenu par CARE.

Les équipes de CARE lui ont fourni des affiches, qui rappellent les lois et les conséquences légales en cas d’agression sexuelle.

« Ces posters comportent des informations sur le harcèlement et les numéros à appeler pour signaler les abus. Les clients savent que s’ils harcèlent des employées ici, ils en subiront les conséquences », dit Saingheng.

« Peu de clients ont exprimé leur mécontentement. Et ça me dérange pas que ceux qui ne respectent pas nos serveuses décident de ne pas revenir. Je ne veux pas de clients qui vont harceler mes employées… Les femmes qui travaillent dans mon restaurant savent ce qu’est le harcèlement sexuel. Je ne le tolèrerai aucun cas dans mon restaurant. »

Saingheng participe à la sensibilisation de ses clients

Ses efforts ont permis à Saingheng de gagner le respect d’une partie de sa clientèle.

« Des clients m’ont dit qu’ils étaient très contents que j’aie des posters contre les violences faites aux femmes, que je dise haut et fort que le harcèlement n’est pas toléré ici. Ils me soutiennent dans cette lutte contre le harcèlement. »

Pour diffuser ce message, Saingheng a autorisé un évènement de sensibilisation dans son restaurant. Un vendredi soir, alors que le restaurant était plein, une bannière « Stop au harcèlement sexuel ! » a été affichée. Des discussions ont été initiées avec les clients.

L’objectif de cette sensibilisation était d’encourager à ne plus rejeter la faute sur les femmes en cas de harcèlement, à les écouter sans les juger, à soutenir les victimes de harcèlement et à signaler les agressions aux autorités compétentes.

« Il faut que les gens comprennent l’importance de prévenir les agressions et de soutenir les victimes. Il faut amener un changement des mentalités. Pour moi, c’est important d’être à l’écoute de mes employé(e)s. C’est le premier et le meilleur moyen de démontrer mon respect à l’égard des femmes. »

Les encouragements de la mère de Saingheng

La mère de Saingheng est contente des actions menées par son fils.

« Je n’aimais pas quand les hommes harcelaient nos employées », dit-elle. « J’étais très heureuse lorsque mon fils a commencé à faire changer les choses. Je suis fière de lui. »

Saingheng poursuit :

« Lorsque nous manquons de respect à une femme, nous manquons de respect à notre famille, à toutes les femmes du Cambodge. »

Saingheng est déterminé à poursuivre ses efforts, et il est fier de poser avec un panneau où l’on lit « Stop au harcèlement sexuel ! ».

Le harcèlement est du passé dans son restaurant. Il espère qu’un jour, ce sera le cas dans le pays entier.