Le PNUE a publié aujourd’hui son rapport sur l'écart entre les besoins en matière d’adaptation aux changements climatiques et les financements disponibles pour y répondre. Le constat est sans appel: alors que 80% des pays élaborent des plans et politiques d’adaptation, le manque cruel de financements limite leur mise en œuvre, en particulier dans les pays du Sud, et condamne leurs populations vulnérables à un futur de plus en plus sombre.

Décryptage de Fanny Petitbon, experte climat de l’ONG CARE :

Ce nouveau rapport du PNUE met en évidence une faille majeure dans la feuille de route pour atteindre l'objectif de financement climat de 100 milliards de dollars publiée la semaine dernière qui était déjà peu encourageante. Non seulement les pays riches sont en retard pour tenir leur promesse mais en plus les besoins en adaptation des pays en développement sont entre cinq à dix fois supérieurs aux montants actuellement fournis. Pour l’instant, nous sommes dans un brouillard total: le fossé ne cesse de se creuser, il n'y a aucun signe concret de la manière dont les pays riches vont le combler.

Malgré les annonces des Etats-Unis, du Canada, de la Suisse ou de l’Espagne de cette semaine, l’adaptation est encore loin de bénéficier de la moitié des financements climat, un engagement pourtant pris dans l’accord de Paris. Les pays riches ne donnent d’ailleurs aucune échéance claire sur quand ils atteindront cet équilibre. Et qui paie le prix de cette indécision ?  Ces sont les communautés vulnérables des pays du Sud qui sont engagées dans une course contre la montre pour la survie face à l’accélération et la gravité des impacts climatiques.

Cette COP26 doit mettre fin au bla-bla-bla des pays développés sur le financement de l'adaptation. Il ne suffit pas pour les chefs d’Etat et de gouvernement de prononcer une fois par an aux COP des discours pleins d’empathie. Ils doivent maintenant payer leur dette envers les pays du Sud, au risque de passer pour des hypocrites.

Contact presse

Fanny Petitbon, experte climat de CARE, est présente à Glasgow pour suivre les négociations. Elle est disponible pour répondre aux interviews. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org, 07 86 00 42 75