Acted, Action contre la Faim, Amel, CARE France, la Croix-Rouge française, GNDR et Handicap International s'inquiètent des conséquences sévères du dérèglement climatique qui amplifie les crises humanitaires. Rejointes par 20 associations, elles co-signent une lettre ouverte.

L'association CARE lutte contre les effets du changement climatique
© Brendan Bannon

Le dérèglement climatique augmente la fréquence et l'intensité des aléas, dégradant les conditions de vie des populations déjà vulnérables. Les organisations humanitaires interviennent dans ces contextes où les crises liées aux catastrophes d'origine naturelle ou humaine aggravent les crises humanitaires. Le 9 septembre, une rencontre "Dérèglement climatique et crises humanitaires : comprendre et agir" est organisée par le ministère des Affaires étrangères, en partenariat avec l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), Action contre la Faim et CARE France, à Paris.

A cette occasion, les ONG remettront une lettre ouverte "Il est temps d'agir" au Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, hôte de la COP21 qui se tient à Paris en décembre 2015. Cette lettre alerte sur les dangers immédiats auxquels la communauté internationale doit faire face et ceux que l'on peut d'ores et déjà anticiper.

Les Etats engagés dans les négociations sur les Objectifs du Développement Durable et la COP21 doivent prendre conscience des impacts du dérèglement climatique sur les crises humanitaires.
La stabilité de régions entières dépend de l'accès aux ressources essentielles dont l'eau, la nourriture et la terre. Pour la seule année 2013, 22,4 millions de personnes ont été déplacées du fait de phénomènes climatiques, et ce chiffre pourrait augmenter dans les années à venir.

« Les crises humanitaires liées au changement climatique ont une incidence directe sur les déplacements de populations et la hausse du nombre de réfugiés climatiques qui pourraient être de 200 millions en 2050 si rien n'est fait. Une réponse coordonnée au niveau régional et mondial doit être mise en œuvre pour répondre à ces urgences qui deviendront de plus en plus fréquentes et pour faire face à l'impact de ces déplacements massifs de populations sur les territoires d'accueil », souligne André Krummacher, directeur des programmes pour Acted.

Des mesures en matière d'atténuation et d'adaptation des populations peuvent réduire les risques qui menacent la sécurité alimentaire et le développement économique durable des populations les plus vulnérables.
La communauté humanitaire l'observe et en témoigne. Pour elle, des solutions existent.

Il faut agir sans attendre sur deux fronts :

  • réduire les émissions de gaz à effet de serre,
  • se préparer pour limiter les conséquences néfastes de ce dérèglement sur la faim, l'accès à l'eau, la propagation des maladies vectorielles,les déplacements de population, les tensions et inégalités sociales et économiques.

Annie Burlot-Bourdil, Directrice Générale par intérim de la Croix-Rouge française, précise :« Aujourd'hui nous courons deux risques. Le premier, c'est que les dérèglements dus au réchauffement global du climat grèvent le développement humain et économique des pays en développement. Le second, que les efforts et les financements colossaux nécessaires pour accompagner les populations dans la durée, soient totalement remis en cause par des cataclysmes. Nous savons pourtant ce qu'il faut faire pour les éviter : que les pays industrialisés divisent par trois ou quatre leurs émissions de GES pour une limitation du réchauffement à 1,5°C en 2050, qu'ils aident au transfert de technologies, qu'ils substituent les subventions et investissements accordés aux énergies fossiles pour leur préférer le renouvelable, et qu'ils préservent les barrières naturelles aux catastrophes, comme les mangroves ou les coraux. »

Retrouvez la lettre ouverte "Il est temps d'agir" et la liste des associations déjà signataires sur le site http://www.climatetcrises.fr.

Porte-parole des ONG disponibles auprès des contacts presse :