Hier s’est ouvert à Bonn une nouvelle session de négociations internationales sur le climat tandis que jeudi et vendredi, les États européens se réuniront à Bruxelles pour définir la vision de l’Europe en matière de lutte contre le changement climatique d’ici à 2050. Pour l'ONG CARE, les gouvernements, dont la France, doivent répondre à l'appel des citoyens et citoyennes du monde entier face à l’urgence climatique.
Sur le climat, l'Europe doit passer à la vitesse supérieure
Cette semaine, les chef.fes d’État et de gouvernement européens se réunissent à Bruxelles pour décider de leur vision de l’action climatique pour les 30 prochaines années. Ils doivent absolument passer à la vitesse supérieure car les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre auxquels les pays se sont engagés ne sont pas du tout alignés avec l’objectif de l’accord de Paris : loin d’une limitation du réchauffement climatique à 2°C, voir 1,5°C, nous sommes sur une trajectoire de +3°C à +4°C d’ici 2100.
« L’Allemagne a annoncé hier rejoindre l’initiative lancée par la France, désormais soutenue par 18 pays, de viser la neutralité carbone en Europe d’ici à 2050. C’est un signal fort, mais la France doit maintenir la pression dans les jours à venir pour obtenir un consensus de tout le bloc européen mais aussi convaincre ses homologues de la nécessité d’accélérer l’action sur le court-terme en se fixant pour objectif de réduire les émissions européennes d’au moins 65% d’ici à 2030 », explique Fanny Petitbon, responsable plaidoyer de l’ONG CARE France.
Il est temps d'instaurer une réelle justice climatique
Une nouvelle session de négociations internationales sur le climat s’est également ouverte à Bonn hier et durera pendant 15 jours. L'un des enjeux majeurs consiste à s’accorder sur les critères d’évaluation du Mécanisme international de Varsovie sur les pertes et dommages irréversibles. Critères qui seront utilisés lors de la COP25 au Chili pour mesurer les avancées réalisées mais aussi les points de blocage.
« Six ans après sa création, ce mécanisme n’a toujours pas rempli sa mission pourtant essentielle d’identifier de nouvelles sources de financement capables de répondre aux besoins croissants des populations forcées de migrer face à la montée du niveau des mers, privées de leurs sources de revenus lorsque les terres qu’elles cultivaient sont devenues inexploitables à cause de la salinisation des sols… Les pays riches, dont la France, doivent cesser de jouer la montre, et enfin écouter et prendre en compte les besoins des pays vulnérables. C’est l’unique moyen de redonner espoir à celles et ceux pour qui lutter contre le changement climatique est ni plus ni moins qu’une question de survie », alerte Fanny Petitbon,
Moins d’un an après le cri d’alerte lancé par la communauté scientifique, un sursaut politique est nécessaire pour inverser la tendance au cours de la décennie à venir et instaurer une réelle justice climatique. D’autant plus que les citoyens l’on fait entendre à travers les marches mais aussi les urnes : la protection de la planète et de ses habitant.es est désormais un enjeu sociétal, économique et politique de premier ordre.
Contact médias
Une délégation de CARE est présente aux négociations internationales sur le climat à Bonn du 17 au 26 juin. Nos expert.es sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières : 0786004275, nozieres@carefrance.org
Notes aux rédactions :
A l’occasion du sommet des chef.fes d’Etat et de gouvernement européens des 20 et 21 juin, CARE France a signé aux côtés de 6 autres ONG françaises une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, appelant les dirigeants européens à tout faire pour répondre aux crises écologiques, sociales et politiques qui touchent l’Europe. Parmi les engagements attendus par les ONG figurent: un objectif de neutralité carbone d’ici 2050 accompagné d’actions de court-terme pour réduire les émissions européennes d’au moins 65% d’ici à 2030, la réorientation des financements européens et nationaux aux énergies fossiles vers le développement des énergies renouvelables, une solidarité accrue envers les pays du Sud qui subissent déjà de plein fouet les impacts du changement climatique.