Deux ans après l’adoption de l’accord de Paris sur le climat, près d’une cinquantaine de chefs d’Etats se retrouveront à Paris le 12 décembre. Le "One Planet Summit" est une occasion à ne pas manquer pour les pays de passer des paroles aux actes, en mettant le cap vers 100% d’énergies renouvelables et en augmentant massivement les financements pour l’adaptation des populations les plus vulnérables.

« Aider les populations les plus pauvres à mieux répondre au changement climatique est un impératif moral »

Centré sur les enjeux de financements publics et privés, ce sommet offre l’opportunité pour l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre le changement climatique de traduire les engagements pris il y a deux ans à Paris en initiatives concrètes.

« Le temps des discours est révolu. 2017 a été marquée par de violents ouragans dans les Caraïbes, des inondations massives en Asie du Sud-Est, de terribles sécheresses en Afrique de l’Est et des alertes répétées de la communauté scientifique. Les Etats doivent sans attendre passer à la vitesse supérieure. Aider les populations les plus pauvres à mieux anticiper et répondre aux effets du changement climatique est un impératif moral », explique Fanny Petitbon, responsable plaidoyer de CARE France 

« Les Etats ne doivent pas déléguer leur responsabilité au secteur privé »

La promesse des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 semble encore loin d’être acquise. Le net décalage entre les financements pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation, pourtant placés sur un pied d’égalité dans l’accord de Paris, est tout aussi préoccupant.

« Représentant seulement 16% des financements climatiques mondiaux, les ressources existantes pour l’adaptation sont une goutte d’eau face à l’océan des besoins. D’ici 2050, jusqu’à 500 milliards de dollars par an seront nécessaires pour l’adaptation des pays en développement. Les Etats doivent profiter du One Planet Summit pour accroitre massivement ces financements, et ne doivent pas déléguer cette responsabilité au secteur privé », poursuit Fanny Petitbon.

Mise de côté lors de la COP23, la question des pertes et dommages irréversibles est cruciale.

Purement et simplement mise de côté lors de la COP23, la question des financements innovants pour répondre aux pertes et dommages irréversibles (disparition de territoires face à la montée du niveau des mers, mouvements migratoires forcés..) est cruciale.

D’ici 2030, les Nations unies estiment que le montant total des pertes et dommages pour la seule Afrique s’élèverait à 100 milliards par an si le réchauffement était maintenu sous les 2°C. Les Etats pourraient envoyer un signal politique fort lors du sommet en évoquant les options de taxes sur les énergies fossiles, les transports maritimes ou aéronautiques.

« Les Etats ne peuvent pas avoir une attitude de pompier pyromane »

Il est nécessaire pour l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre le changement climatique, et en particulier les Etats, d’assurer une cohérence entre leurs investissements financiers et l’objectif de rester sous le seuil des 1,5°C, critique pour les populations vulnérables.

« Les Etats ne peuvent pas avoir une attitude de pompier pyromane, en mobilisant des fonds pour la lutte contre le changement climatique alors même qu’ils continuent de fournir plus de 5 300 milliards de dollars par an aux industries des énergies fossiles. C’est le moment ou jamais d’accélérer le mouvement irréversible vers un avenir 100% d’énergies renouvelables. »

A travers ce sommet, les Etats ont la possibilité de donner le ton le plus ambitieux possible en prévision d’une année 2018 qui sera jalonnée de plusieurs rendez-vous majeurs (G20, G7, COP24) à l’agenda desquels le climat figurera. En tant que pays hôte, la France devra faire preuve d’exemplarité et inciter l’Union européenne à revoir au plus vite ses objectifs en matière de réduction des émissions.

Contact médias

Fanny Petitbon, responsable plaidoyer, assistera au Sommet. Elle est disponible pour tout commentaire.

Contactez Laury-Anne Bellessa, responsable des relations médias, +33 (0)7 86 00 42 75, bellessa@carefrance.org