Le centre médical Al-Samer de Gaza, géré par notre partenaire, la Palestinian Medical Relief Society (PMRS), a été entièrement détruit par une frappe aérienne israélienne lundi 22 septembre. Ce centre recevait entre 700 et 1 000 patients par jour, offrant des soins de santé primaires, des services de santé pour les femmes, un soutien en santé mentale et psychosocial, de la physiothérapie et des soins de plaies. Il servait aussi de laboratoire médical pour d’autres hôpitaux, et fournissait des services spécialisés en cardiologie, ophtalmologie et autres. C’était l’un des rares centres de santé encore en activité dans la région.
Le personnel du centre Al-Samer a reçu un préavis de 30 minutes pour évacuer le bâtiment, ce qui ne laissait pas le temps de déplacer le matériel médical vital.
« Tout le monde s’est précipité dehors, et environ une demi-heure plus tard, ils ont frappé le bâtiment. Nous n'avons pas eu le temps de sauver le matériel médical. Toute la tour s’est effondrée. Le quartier a subi d’énormes destructions. »
Personnel rescapé du centre de santé PMRS, partenaire de CARE
L’ONG CARE est également dévastée d’annoncer la mort tragique de notre collaboratrice partenaire, Tasneem Shublaq, psychologue de l’organisation palestinienne Juzoor for Health and Social Development, partenaire de CARE, ainsi que deux de ses deux enfants, Sham, 5 ans, et Suleiman, 3 ans, à la suite d’une frappe aérienne israélienne sur son immeuble résidentiel le 20 septembre.
Tasneem était enceinte. Son mari a été grièvement blessé et se trouve actuellement en soins intensifs. Ayant déjà perdu son autre fils de trois ans l’an dernier, il devra, s’il survit, affronter désormais une vie sans sa famille.
« Tasneem et ses enfants auraient pu être sauvés si des mesures avaient été prises pour mettre fin à ces attaques. Après près de deux ans d’histoires aussi déchirantes, les développements diplomatiques doivent aller au-delà de la rhétorique. Les États doivent utiliser tous les moyens politiques, économiques et juridiques à leur disposition pour mettre fin à ce carnage.»
Jolien Veldwijk, directrice de CARE Palestine (Cisjordanie et Gaza)
L’ONU a inscrit le droit international comme pierre angulaire de la paix et de la sécurité mondiales. Si les États membres continuent de traiter ces obligations juridiques comme facultatives, ils ne sont pas seulement complices, mais établissent un dangereux précédent pour l’avenir.
CARE réitère son appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable, à un accès total et sans entrave aux personnes qui ont désespérément besoin d’aide humanitaire, à la libération des otages et au respect du droit international humanitaire.
Note aux éditeurs:
La destruction du centre Al-Samer s’ajoute au ciblage de trois autres cliniques de la PMRS au cours des trois dernières semaines seulement : la clinique de Tal Al-Hawa, la clinique de soins primaires d’Al-Shatae et la clinique Omar Al-Mukhtar, cette dernière ayant été entièrement détruite.
La mort de notre collègue Tasneem, elle, s’ajoute au décès de plus de 530 travailleurs humanitaires dans la bande de Gaza (source: OCHA). Le nombre de travailleurs humanitaires tués à Gaza est le plus élevé de l’histoire de l’ONU.
CARE, présente en Palestine depuis 1948, continue d’agir dans des conditions extrêmes.
CARE, présente en Palestine depuis 1948, continue d’agir dans des conditions extrêmes.
Depuis l’escalade du conflit en octobre 2023, plus de 850 000 personnes ont reçu une assistance vitale : abris d’urgence, eau potable, nourriture, couvertures, matelas, kits d’hygiène, soins médicaux et distribution d’eau par camions. CARE intervient aussi en Cisjordanie, où les besoins humanitaires augmentent.
Dans le monde, les crises comme celle qui se déroule à Gaza s’intensifient, brisant la vie de millions de personnes. CARE est l’une des rares ONG de solidarité internationale à agir avant, pendant et après les urgences. Grâce à notre fonds dédié aux urgences, nous pouvons, partout où cela est nécessaire :
- Préparer les populations en amont afin de limiter les pertes humaines en cas de crise : mise en place de systèmes d’alerte et de plans d’évacuation.
- Mobiliser immédiatement nos équipes locales lorsqu’une urgence frappe, sans dépendre de la médiatisation ou des fonds institutionnels : distribution de nourriture, d’eau potable, d’abris, de médicaments.
- Rester sur place pour participer à l’effort de reconstruction et aider les familles à se relever et redémarrer leur vie : réhabilitation des écoles et des hôpitaux, accompagnement psychosocial, soutien à l’entrepreneuriat.
Soutenir notre fonds d’urgence, c’est sauver des vies chaque jour !
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