Hier, les négociations climatiques ont commencé à ralentir alors que des sujets sensibles arrivent à l'ordre du jour dont les pertes et dommages. Voici l'analyse de Fanny Petitbon, notre responsable plaidoyer.
La première journée de la COP qui a eu lieu lundi était plutôt positive. Est-on resté sur cette lancée ? Comment s’est passée la journée d’hier ?
Ça y est. Hier, nous sommes rentrés dans le vif du sujet. Les négociations techniques ont réellement commencé.
Des premières discussions ont eu lieu notamment sur la question des pertes et dommages. Il s’agit des conséquences irréversibles du changement climatique, comme :
- la disparition de terres ou d’îles entières à cause de la montée des eaux
- les pertes économiques suite à des catastrophes naturelles.
Les pays les plus pauvres, dont le Myanmar ou Haïti, sont parmi les plus affectés par ces phénomènes. Et ce, alors même qu’ils ont une responsabilité très limitée dans le réchauffement climatique.
Quel est l’état des discussions sur ce sujet à la COP ?
L'an dernier, les pertes et dommages ont été reconnus comme troisième pilier de l’action climatique. Ils doivent donc être traités en parallèle de :
- la réduction des gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique
- l'adaptation aux dérèglements climatiques déjà en oeuvre
Mais la question des pertes et dommages reste un sujet très sensible et politique.
Les États doivent désormais accélérer la mise en œuvre d’actions concrètes, dont des indemnisations financières pour les pays touchés. Les ONG, dont CARE, estiment qu'il faut mobiliser 50 milliards de dollars d’ici 2020 pour compenser ces pertes (en complément des 100 milliards dédiés à la réduction des émissions et à l’adaptation).
Depuis plusieurs années, les pays pauvres appellent les pays développés à assumer leurs responsabilités sur ce point, puisque ce sont eux qui sont à l’origine du réchauffement climatique.
Les États sont-ils prêts à avancer sur cette question ?
À Marrakech, les États doivent effectuer un premier bilan du travail réalisé depuis 2013 par le mécanisme de Varsovie. Cette structure devait définir et mesurer les pertes et dommages puis proposer des moyens pour y répondre. Mais du retard a été pris.
Les pays en développement craignent que les deux semaines de la COP ne suffisent pas à identifier l’ensemble des lacunes. Ils ne veulent pas bâcler ces discussions qui sont cruciales pour eux. La survie de leurs populations est en jeu.
Tout va donc dépendre du rythme des négociations, qui malheureusement commence déjà à ralentir.
Les États commencent déjà à se relâcher ? Les négociations sont-elles déjà compromises ?
Les discussions sont devenues plus procédurières. Certains États ont déjà évoqué la possibilité de décaler le calendrier des négociations.
Le rôle des ONG est donc de rappeler aux États leurs engagements et l’urgence de la situation. Il n’y a pas de temps à perdre. Les États doivent tout faire pour maintenir la dynamique de la COP précédente.
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Pour découvrir les demandes des ONG :
Contact médias
Nos équipes (francophones et anglophones) sont disponibles pour toute demande d’interview.
- Aurélie Ceinos, responsable climat de CARE France, sera à Marrakech du 12 au 19 novembre.
- Fanny Petitbon, responable plaidoyer de CARE France, sera disponible à Paris.
Contactez Laury-Anne Bellessa (à Marrakech du 12 au 19/11), responsable des relations medias, +33 (0)7 86 00 42 75, bellessa@carefrance.org