Le Chili vient de renoncer à organiser la COP25, la conférence internationale sur le climat. Au vu de la crise sociale au Chili, nous comprenons cette décision. Cependant, l’incertitude sur la COP25 ne doit pas être une excuse pour mettre les politiques climatiques en stand-by. L'urgence climatique n'attend pas.
Réaction de Fanny Petitbon, experte climat de l'ONG CARE France, à l'annonce de la suspension de la COP25
« À l’heure actuelle, nous ne savons pas si la COP25 sera reportée ou annulée. Au vu de la crise sociale au Chili, nous comprenons cette décision mais il est primordial que la communauté internationale et l’ONU réagissent rapidement pour trouver une alternative. Les COP sont des RDV importants. Mais l’incertitude sur la COP25 ne doit pas être une excuse pour mettre les politiques climatiques en stand-by. Cela ne doit pas empêcher les États d’agir à leur niveau et de revoir à la hausse leur objectifs climatiques.
Pour l’instant, nous sommes très loin du compte : alors que les États s’étaient engagés à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C, nous sommes actuellement sur une trajectoire de 3 à 4 degrés d’ici 2100. Le constat des scientifiques est sans appel : nous n’avons plus que 10 ans pour rester sous les 1,5°C et éviter une catastrophe climatique. Chaque jour compte.
Or, rencontre après rencontre, comme nous l’avons vu lors du Sommet Action Climat de l’ONU de septembre, certains pays, et notamment les pays industrialisés, se défaussent de leurs responsabilités alors même que leurs populations et l’ensemble de la planète sont menacées.
Les États doivent écouter leurs citoyens qui se mobilisent dans les rues et s’emparent de la question juridiquement. L’Accord de Paris signé à la COP 21 entre en vigueur l’année prochaine. Il n’y a plus de temps à perdre. »
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